Aqueduc romain du Gier : Le financement de sa restauration est en bonne voie

C'était sans doute le plus long du monde antique, il mesurait 86 km de longueur à l'époque. Depuis plus de 2000 ans il en impose, mais devenu fragile il est l'objet de toutes les attentions. Les arches (il n'en reste "que" 70 encore debout) ont été abimées par le temps. Les campagnes de souscription et de mécénat se succèdent pour réussir à rénover 600 mètres de cet ensemble patrimonial situé dans l'Ouest lyonnais.

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Il reste aujourd'hui seulement 600 mètres sur les 86 km que mesurait l'aqueduc du Gier au temps des Romains. Une continuité unique au monde, plus de 90 arches alignées dont 70 encore "debout". En s'approchant, on peut constater le travail des bâtisseurs et des ingénieurs romains. Comme, par exemple, ces pierres carrées disposées en losange ou encore ce dénivelé en pente douce de 1 mm par mètre ! Le tout réalisé entre le Ier et le IIe siècle de notre ère.

Cet aqueduc romain du Gier alimentait en eau la ville antique de Lugdunum… l'actuelle ville de Lyon. Il captait l'eau du Gier à Yzieu près de Saint-Chamond dans la Loire et la transportait jusqu'à Lyon, en alternant les sections enterrées et aériennes afin de tenir compte du relief. La partie la plus spectaculaire, encore visible aujourd'hui, se situe sur la commune de Chaponost, dans l'Ouest lyonnais.

Un pont siphon pour gravir les pentes

L'autre particularité technique remarquable s'achève par ces quatre arches qui servaient de "réservoir de chasse" d'un siphon. Ce dernier servait de conduite forcée, basée sur le principe des vases communicants afin de traverser une vallée, en l'occurrence celle située sur la commune voisine de Sainte-Foy-Lès-Lyon et permettait de franchir l'Yzeron avant d'arriver sur Lyon et la colline de Fourvière.

Une restauration en bonne voie

Fragilisés par l'érosion et des restaurations antérieures pas forcément réalisées dans les règles de l'art, les vestiges ont été mis à mal. En 2009, une première campagne de rénovation est menée en urgence pour les piles les plus abîmées et les plus menaçantes. En 2016, c'est grâce à la "mission Berne" et au loto du patrimoine que l'aqueduc sera mis sous les projecteurs. Mais le travail est énorme et onéreux. La commune, ne pouvant à elle seule financer cet immense chantier, décide de se tourner vers le mécénat d'entreprise et l'appel à souscription populaire pour les particuliers qui souhaitent financer aux travaux. Et ça marche !
Dans la campagne lancée en 2021, déjà plus de 70 000 € ont été récoltés. La restauration d'une arche coûte en moyenne 30 000 €. L'objectif de cette nouvelle campagne qui s'étalera jusqu'en 2023 est de terminer toute la restauration de l'aqueduc. La région, le département, la DRAC participent également au financement de ces travaux.

Dans deux ans, une antenne de l'Office du Tourisme des monts du lyonnais pourrait s'installer en face des piles de l'aqueduc afin d'accentuer l'intérêt touristique de ce vestige classé aux Monuments Historiques.

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