Attentat de Berlin : l'itinéraire du terroriste se précise

La police allemande a arrêté un contact tunisien d'Anis Amri, l'auteur présumé de l'attentat au camion-bélier à Berlin dont le scénario de fuite s'est précisé mercredi, même si de nombreuses zones d'ombre demeurent. Il est venu en bus à Lyon, où il a été filmé par une caméra de vidéosurveillance.

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Près de 10 jours après l'attentat revendiqué par l'organisation Etat islamique, les enquêteurs cherchent à comprendre comment l'assaillant présumé a pu fuir au nez et à la barbe des polices du pays et d'Europe.

Le scénario de ses trois jours de cavale s'est précisé mercredi : le tunisien de 24 ans a transité en car par les Pays-Bas avant de passer par la France pour
arriver en Italie. "Nous pensons qu'il a été à Nimègue, très vraisemblablement mercredi dernier", a déclaré Wim de Bruin, porte-parole du parquet national néerlandais, évoquant du matériel vidéo.

Nimègue-Lyon en bus


Le jeune homme "aurait voyagé dans la nuit du 21 au 22 décembre par car de la gare routière de Nimègue", une ville des Pays-Bas près de la frontière avec l'Allemagne, "jusqu'à la gare ferroviaire de Lyon-Part-Dieu" a précisé une source française proche de l'enquête. Anis Amri a ensuite été repéré par les caméras de vidéosurveillance le 22 décembre dans cette même gare. Puis, il a gagné par train Chambéry et enfin Milan, dans le nord de l'Italie, où il été tué dans la nuit du 22 au 23 décembre lors d'un contrôle policier de routine, après plus de trois jours de chasse à l'homme.

Réseau de soutien ?


Des billets de train pour un trajet Lyon-Chambéry-Milan via Turin, réglés en liquide, ont été retrouvés sur lui ainsi que des cartes SIM qu'il aurait reçues à Nimègue, a précisé le parquet néerlandais, ajoutant poursuivre les vérifications.

L'enquête doit encore éclaircir de nombreux points, à commencer par l'existence d'un éventuel réseau de soutien dans la préparation de l'attaque au camion volé et la fuite du jeune Tunisien. 

Communication encore limitée des enquêteurs


Aucune information n'a pour l'heure fuité sur le parcours d'Amri en Allemagne après l'attaque, ni sur la façon dont il s'est volatilisé des lieux de l'attentat,
une place très touristique de l'ouest de Berlin. Dans ces premières heures cruciales pour l'enquête, les forces de l'ordre s'étaient concentrées sur un Pakistanais interpellé à deux kilomètres des lieux du crime mais mis ensuite hors de cause.

Trois proches d'Amri, dont son neveu, ont par ailleurs été interpellés vendredi en Tunisie, mais aucune information sur leur implication dans l'attaque ou la fuite n'a été communiquée.


L'arrestation d'un tunisien en Allemagne
Tué vendredi à Milan par des policiers italiens après trois jours de cavale, Anis Amri "avait sauvegardé dans son téléphone mobile" le numéro d'un compatriote de 40 ans, dont le parquet fédéral allemand a annoncé mercredi l'interpellation.

"Les investigations laissent penser" que cet homme "pourrait être lié à l'attentat", indique dans un court communiqué le parquet fédéral, compétent en matière de terrorisme.

Restant prudent, le parquet souligne qu'"il reste à établir si ces soupçons (initiaux) sont confirmés par l'enquête", et se donne 24 heures pour demander ou non le placement  en détention provisoire du suspect.

Une perquisition a par ailleurs eu lieu au domicile du ressortissant tunisien et dans son commerce, alors que la police allemande concentre ses efforts sur la recherche d'éventuels complices d'Anis Amri.
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