Alors que l'épidémie de coronavirus commence à s'étendre en France, celle-ci impacte déjà le tissu économique de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce jeudi 11 mars, plus 178 entreprises ont déjà fait appel au chômage partiel dans la région.
La contagion économique progresse aussi vite que l'épidémie. En Auvergne-Rhône-Alpes, en seulement 4 jours, le nombre d'entreprises contraintes d'arrêter ou de ralentir leur activité est passé de 18 à... 178.
Haute-Savoie et Rhône en première ligne
Le chiffre que nous communique l'antenne du ministère du travail (Direccte) ce jeudi 12 mars, démontre l'augmentation brutale des difficultés des entreprises face à la propagation du virus. "Pour l'instant, pratiquement toutes les demandes de mise en chômage partiel sont acceptées", explique la Direccte, qui indemnise les entreprises contraintes de diminuer leur activité. Sans surprise, celles qui y ont le plus recours ces derniers jours étaient situées en Haute-Savoie et dans le Rhône, là où le virus est le plus présent dans la région actuellement.
60 000 salariés au chômage partiel en France
Sans surprises également, sont d'abord impactées les entreprises qui exercent dans les milieux des loisirs, du tourisme et du transport, comme partout en France. Plus largement sur le territoire, près de 3 600 entreprises frappées par la propagation du coronavirus ont demandé à bénéficier du chômage partiel ces derniers jours, soit 60 000 salariés concernés par le chômage sur l'ensemble du territoire en raison du ralentissement économique généré par l'épidémie de Covid-19, a annoncé la ministre du Travail
Une solution pour conserver les emplois
Lors de la crise de 2009, ce dispositif avait permis de sauver au moins 53 000 emplois à temps plein, pour un coût total de 647 millions d'euros, selon les autorités. Le recours au chômage partiel permet en effet aux entreprises de réduire leurs pertes, et de subsister en attendant des jours meilleurs. Elle permet par ailleurs d'éviter des licenciements économiques, et de conserver les personnels compétents pour qu'ils soient immédiatement de retour dans l'entreprise lors de la reprise d'activité. Concrètement, les employeurs indemnisent les heures chômées à hauteur de 70 % du salaire en se basant sur un taux horaire brut global. En parallèle, l'employeur bénéficiera d'une prise en charge partielle de l'Etat. Le gouvernement ne se fixe "pas de limite budgétaire" pour soutenir l'emploi, a annoncé la ministre du Travail jeudi.
D'autres mesures pour soutenir l'activité économique
Pour tenter de faire face à ces difficultés des entreprises, et face aux inquiétudes des PME notamment, l'État a communiqué mercredi sur plusieurs mesures de soutien aux entreprises :
- des délais de paiement rallongés pour l'Urssaf ou les impôts
- des remises d'impôts ou un soutien de la Banque de France par exemple pour des prêts bancaires
- le maintien du chômage partiel simplifié et renforcé.
Les entreprises concernées qui veulent demander de l'aide doivent se rapprocher de la Dirrecte de la région, de la CCI ou de la CMA (chambre des métiers de l'artisanat).