Le gouvernement a dévoilé le 10 octobre le budget de l'Etat 2025. Parmi les mesures annoncées, un prélèvement sur les collectivités locales. Au sein de la métropole de Lyon, l'annonce passe mal et les élus sont vent debout.
5 milliards d’euros. C’est l’effort demandé par le gouvernement aux grandes collectivités, soit environ 2% de leur budget annuel. Mais les collectivités évaluent le montant total de l'effort à quelque 9,5 milliards d'euros, compte tenu notamment des effets de l'inflation et de la coupe de 1,5 milliard dans le fonds vert. Pour la Métropole de Lyon, la contribution s’établirait entre 50 et 70 millions d’euros. Son président, Bruno Bernard, ne décolère pas.
"Faut-il qu’on ferme les cantines des collèges ? Faut-il fermer des Ephad ? Faut-il arrêter d’aider à l’isolation thermique ? On peut regarder mais ce ne sont que des mesures contre les Français qui sont proposées par le gouvernement" a-t-il réagi ce vendredi 11 octobre.
Dans le cadre du congrès de l'organisation France urbaine, plusieurs centaines de maires et d’élus locaux étaient justement réunies à Lyon depuis la veille. Depuis l’annonce du gouvernement, l'inquiétude est sur toutes les lèvres. "Qu’est-ce qu’on va dire à nos habitants ? Aurait-on oublié que 2/3 des pauvres vivent justement dans nos grandes villes ?" s’agace Johanna Rolland, la maire PS de Nantes. 44 élus locaux ont signé une tribune dans le quotidien Ouest France pour contester la mesure.
"C'est une ineptie sur le plan économique"
Dans la métropole, les communes de Lyon ou de Villeurbanne, mais aussi de Vénissieux pourraient notamment être concernées.
Le pays a été mal géré pendant sept ans, et aujourd’hui on met la faute sur les collectivités, ce qui est totalement injuste et est une ineptie sur le plan économique.
Gregory Doucet, le maire de Lyon
Invitée du congrès à Lyon, Catherine Vautrin, la ministre du Partenariat avec les territoires a écouté les critiques. Mais assume la position du gouvernement. "II n’y a rien de gratuit. Quelqu’un qui paie, ça peut être la ville, l’intercommunalité, l’Etat, etc... Là il faut qu’on fasse tous un effort de dépense publique.
450 grandes collectivités seront amenées à être prélevées sur leurs recettes de fonctionnement. Une liste "pas totalement figée" selon le gouvernement. Mais la loi pourrait encore être modifiée au Parlement d'ici à la fin de l’année, avec la possibilité d'écarter de cet effort financier les villes les plus fragiles.