Braquage du McDonald’s de Meyzieu : un faux témoin s'exprimait dans la presse

Suite à un braquage survenu le 27 décembre dernier dans un Mc Donald de la métropole de Lyon, un homme se présentant comme témoin de la scène s'est confié à plusieurs médias. Il a en fait inventé son témoignage pour "faire le buzz".

Suite au braquage d'un restaurant Mc Donald à Meyzieu, dans la métropole lyonnaise, le 27 décembre dernier, un homme s'est exprimé dans divers médias en se présentant comme témoin de la scène et auteur d'une des videos montrant les malfaiteurs en action. Il n'était en fait pas présent lors du braquage, et montre, dans une vidéo postée sur youtube ce jeudi 2 janvier, qu'il a inventé son témoignage pour "déconner et faire le buzz".

 

Un braquage médiatisé

Le braquage, armé, violent et bien réel, a été filmé par un client du fast food. La vidéo, montrant des braqueurs visiblement mal préparés et des clients stupéfaits, a largement circulé et été visionnée des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

   


"Ca m'a choqué"

Le véritable auteur de la vidéo n'est pas connu à ce jour. Le faux témoin, qui se fait appeler Gianni ou KRM, a ainsi pu se présenter à sa place, et livrer un témoignage inventé : "j'ai pas envie de revivre un attentat, j'ai pensé à un attentat. Il y avait des gens qui continuaient à manger leur Big mac, normal, comme si de rien n'était. Ca m'a choqué, c'était un peu bizarre comme scénario", expliquait-il à un journaliste de la rédaction de France 3 National, qui l'avait joint au téléphone. A d'autres journalistes, il explique que "les gens n'avaient pas l'air choqués plus que ça", et que d'autres "étaient terrorisés, tout blancs tellement ils avaient peur." Il se disait "traumatisé", disait "faire des cauchemars" et avoir peur.

 

Un témoignage pour "déconner"

Sur Youtube, le faux témoin a publié ce jeudi 2 janvier une vidéo le montrant en train d'échanger par téléphone avec différents journalistes. Il répond à leurs questions en portant une perruque loufoque, se cache le visage à l'aide d'émoticônes, et invente ses propos à l'improviste. A nos confrères du Progrès, il dit avoir agi pour "s’amuser". "Je suis un blagueur. C’est un ami qui m’a envoyé la vidéo. J’avais envie de déconner et de faire le buzz".
 
 

La question de la vérification des faits 

Le réseau Twitter est à la fois une nouvelle et très large source d'informations pour la presse, et un nouveau défi à relever pour garantir l'authenticité des images et de leurs auteurs. Ainsi, les vidéos originales relayées sur Twitter, lorsqu'elles sont populaires, sont souvent particulièrement difficiles à sourcer : une vidéo peut être reprise, remontée, refilmée et/ou repostée des dizaines de fois, par des centaines de comptes. Sauf enquête approfondie, les journalistes ne peuvent pas toujours attester matériellement de l'authenticité d'une source qui se déclare en être l'auteur, en lieu et place du réel témoin. 

D'autre part, en livrant un témoignage à priori crédible, et se rapportant à des faits douloureux, le faux témoin a, dans ce cas, pu invoquer l'anonymat auprès des journalistes qui l'ont contacté. Une position plus opportune pour s'exprimer sans craindre de recoupements d'informations permettant d'attester de la réalité de son témoignage et de sa présence sur place. 

Reste à juger du bon goût de sa démarche et de ses propos, notamment à l'égard des victimes... Bien réelles.

 
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