Agression place Bellecour à Lyon : "il n'y a pas eu de tabassage et Augustin n'était pas seul" selon un témoin

Augustin, 17 ans, a eu une altercation avec d'autres jeunes place Bellecour vendredi 21 août. Il voulait les dissuader d'harceler des filles. Depuis, son agression a été médiatisée par sa famille, qui parle d'un garçon "fracassé" par des "racailles". Mais d'autres témoignages divergent.

Augustin, un garçon de 17 ans, a été agressé vendredi 21 août au soir à Lyon, après avoir interpellé d'autres jeunes qui harcelaient des filles. Il a perdu une dent et a dû être opéré de la mandibule. Avec son père, Augustin a déposé plainte dimanche à la gendarmerie de Fontaines-sur-Saône (métropole de Lyon).
Les faits se sont déroulés vendredi vers 23h00 à proximité d'une supérette de la place Bellecour. Le récit du frère, Grégoire Richard, s'est répandu sur les réseaux sociaux et a médiatisé ce fait divers. "Un groupe de cinq racailles colorées (sic) a commencé à agresser des filles" à un arrêt de bus, a-t-il relaté sur son profil Facebook. "Voyant cela, mon petit frère Augustin de 17 ans a pris leur défense en retenant ces individus le temps qu'elles rentrent à l'abri dans le Monoprix. À cinq contre lui (...) ils l'ont fracassé gratuitement sans que personne n'intervienne, ni pour les filles, ni pour lui", a ajouté le frère, évoquant "plusieurs dents cassées, une fracture de la mâchoire".
 

Vendredi soir devant le Monoprix Bellecour à 23h, un groupe de 5 racailles colorées ont commencé à agresser des filles à...

Publiée par Gregoire Richard sur Dimanche 23 août 2020
 

Une version contestée

Deux des quatre filles ont été auditionnées par la police mardi après-midi. Leur version est différente de celle de la famille d'Augustin. Un témoignage où l'on apprend qu'Augustin n'était pas seul et qu'il n'aurait reçu qu'un seul coup. L'une des filles abordées par le groupe nous raconte :

On est allé manger en ville avec mes copines quand des garçons nous ont accosté. Ils n'étaient ni vulgaires ni irrespectueux. Ils nous ont un peu suivi et on leur a gentiment dit qu'on n'était pas intéressé. Augustin est alors arrivé avec son copain. Il n'était pas seul. Il a dit au groupe « j'ai l'impression que vous embêtez un petit peu les jeunes filles et j'aimerais savoir si tout se passe bien et que vous les embêtez pas.» On ne savait pas quoi faire. Contrairement à ce qui a été dit, on n'est pas allé dans le Monop. On les a suivi. Ils ont commencé à parler de se battre à un contre un. Augustin a reçu un coup de poing dans la mâchoire. Il est tombé mais s'est aussitôt relevé. Il s'est énervé et les a cherché. On leur a dit que ça servait à rien de se battre. Le groupe de garçons est parti et s'est éloigné. Il n'y a pas eu de tabassage, il n'y a eu que le coup de poing. On a remercié Augustin d'être intervenu. Nous sommes restées avec lui plus de 20 minutes pour s'assurer qu'il allait bien.

L'une des jeunes femmes, témoin de la scène


Selon le parquet, Augustin lui-même a précisé devant les enquêteurs "avoir reçu un coup de poing dans la mâchoire. Sans pouvoir être totalement affirmatif, il indiquait avoir eu également le sentiment de recevoir un autre coup au niveau du visage."
Il n'aurait donc pas été "fracassé" ou "roué de coups" par 5 individus comme l'affirment sa famille et son entourage. Les investigations du parquet se poursuivent donc afin d'identifier l'unique auteur de ces faits.

Une altercation montée en épingle par l'extrême-droite?

Les enquêteurs ont désormais des doutes sur la version de la famille qui a alimenté la thèse du tabassage. Sur son profil Facebook où il dénonce "un groupe de 5 racailles colorées" qui ont "fracassé" son frère, Grégoire a liké le parti patriotique Révolte Populaire Française qui a diffusé sa publication. Elle a alors été rapidement reprise par la droite et l'extrême-droite lundi. Les réactions politiques ne se sont alors pas fait attendre :
 
Tweet du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez:
Tweet de la conseillère régionale RN Isabelle Surply  
Tweet du député rhodanien Thomas Rudigoz  

De son côté, l'extrême-gauche lyonnaise publie une photo où Augustin effectuerait un salut serbe à trois doigts "partagé par les militants d'extrême-droite nationalistes" selon le groupe Jeune Garde Lyonnaise.

 


Appel à témoins

Interrogé lundi par l'AFP, un responsable de la supérette présent vendredi soir a répondu n'avoir appris les faits que ce lundi, faute d'avoir vu quoi que ce soit vendredi.
Face à l'absence de témoins, la police a lancé un appel.
 


Dans le cadre de cette enquête, la police compte exploiter notamment la vidéosurveillance de la place Bellecour et de ses abords.
 
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