Retour sur une élection pas comme les autres: il y a un an le premier tour des élections municipales était maintenu alors que l'épidémie de Covid-19 n'en était qu'à ses débuts et allaient tout changer. A Bron nous avons retrouvé les équipes municipales de l'époque, beaucoup sont tombés malades.
Retour sur un scrutin municipal hors norme en temps de covid. Il y a tout juste un an, Marc Dubief était le président du bureau de vote installé dans le lycée professionnel des métiers de Bron (Métropole de Lyon). Aujourd'hui, quand il repense à ce jour-là, il se dit qu'il était bieninconscient, et que le monde était bien différent: "Je me dis qu'on était un peu fou. On est partis la fleur au bout du fusil. On n'avait pas conscience des difficultés sanitaires qui nous attendaient. On était tous là à faire vivre la démocratie, et on mettait les uns et les autres en danger en fait."
"On n'était pas masqués"
La journée de vote a eu des conséquences. Ce jour-là, "on avait un équipement qui paraît lunaire aujourd'hui! On avait des gants et des lingettes, mais on n'était pas masqués, et les votants n'étaient pas masqués non plus." Marc Dubief nous montre son arrêt de travail, un souvenir du tout début de la nouvelle ère. Comme beaucoup ce jour-là, il a été contaminé par le Covid: "5 jours aprés le premier tour, le jeudi, j'ai eu les premiers symptômes, mal dans le dos. J'ai passé 10 jours dans mon lit. J'ai mis plus de 2 mois à m'en remettre."
Selon lui, sur les 6 présidents de bureaux de vote, 4 ont été très malades. Et ce n'est pas tout: "Dans l'équipe de campagne, je crois qu'on a eu plus d'une trentaine de malades, et un décès".
Un exercice démocratique biaisé
Des bureaux de vote clairsemés, des urnes à moitié vides, avec le recul, Marc Dubief garde le souvenir d'un exercice démocratique biaisé: "On a observé clairement que les personnes âgées ne se déplaçaient pas. On a eu une participation qui était à peu près à la moitié de la participation habituelle sur la ville de Bron. Clairement les gens ne sont pas allé voter."
Les élections régionales auraient dû avoir lieu aujourd'hui
L'ancien conseiller d'opposition est aujourd'hui adjoint au maire, élu au second tour. Selon lui, cette expérience des municipales 2020 a servi de leçon: "C'est sûr que la solution qui se dessine pour les élections régionales qui devaient se tenir ce jour même, et qui sont reportées au mois de juin, est la meilleure solution parce que les uns et les autres pourront aller voter dans des conditions plus sereines. On espère que le virus sera un peu plus loin de nous."
Aujourd'hui, l'élu estime que les élections régionales de juin pourront se tenir dans de meilleures conditions, grâce aux masques, aux gestes barrières qui seront forcément plus respectés, et grâce à la vaccination qui avance, lentement, mais sûrement.
Soignants, commerçants, employés de supermarché, élus ou encore parents : nous les avions rencontrés il y a un an. Aujourd’hui ils nous racontent leur année Covid. Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe.