L’Hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône (Rhône) tire la sonnette d’alarme face à l’impact "d’ores et déjà très fort" de la deuxième vague du coronavirus. L'établissement est déjà saturé.
"Nous avons des masques, des blouses, des médicaments, du matériel. Mais notre situation est alarmante. Pour nous, l’impact de cette deuxième vague est plus fort que celui de la première" affirme dans un communiqué l'hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Depuis ce matin la direction a interdit les visites venant de l'extérieur.
L'hôpital est saturé
Depuis le 18 septembre, les mesures de renfort se multiplient. Plus de 200 personnes ont été embauchées (des infirmiers, des aides-soignants, et des agents hospitaliers). "Nombre d’entre nous avons renoncé à nos congés en cette période de Toussaint" précise le communiqué.Le nombre de places en réanimation est passé de 10 à 18 depuis le mois de septembre. Aujourd'hui, la moitié est occupée par des patients Covid. L'autre moitié est occupée par d'autres malades selon l'hôpital.
146 personnes sont soignées pour la Covid dans l'hôpital, contre 36 le 18 septembre.
"Pourrons-nous continuer?"
Mais ce qui inquiète le plus les soignants de cet hôpital à 30 km au nord de Lyon, ce sont les prévisions des semaines à venir. "Je n'ai pas de boule de cristal, mais vu les niveaux épidémiques actuels, le taux d'incidence dans le Rhône fait que dans les 3 prochaines semaines, on va rester dans la même saturation. On va recevoir les patients qui ont été contaminés avant la décision du couvre-feu. Après cette période, ça dépendra de la réussite des mesures qui sont en cours" pour Marie-Pierre Bongiovanni-Vergez, directrice des l'hôpital."Nous lançons cet appel à l'aide parce que l'impact de la 2e vague est plus fort que celui de la 1e vague pour nous. On est déjà au niveau d'activité du mois de mars au moment du pic épidémique. La grosse différence c'est que nous continuons aujourd'hui à recevoir les patients pour d'autres pathologies. On est en grande difficulté. Depuis une dizaine de jours la situation est critique."
"On va commencer à manquer de place aussi"
Il manque des infirmiers, des médecins ou des aides-soignants pour ouvrir plus de lits selon la direction. La semaine prochaine 6 à 15 nouveaux lits pourraient peut-être ouvrir. "Mais on va commencer à manquer de place aussi" nous précise Mme. Bongiovanni-Vergez.Des retraités, des professionnels libéraux étaient venus en renfort pendant la 1° vague. "On refait appel à eux, mais c'est plus difficile pour eux de nous rejoindre cette fois-ci. On a déjà fait appel à la réserve sanitaire. On a quelques professionnels qui sont venus nous renforcer." Des intérimaires devraient également être embauchés.
Les patients Covid nécessitent beaucoup de soins, d'où ces renforts recherchés.
"Notre personnel est très combattif. Il est en première ligne et il continuera à l'être. Je ne vais pas vous cacher que tout le monde aurait préféré ne pas vivre cette 2e vague. C'est évident. On a souhaité maintenir les congés de la Toussaint."
Les gestes barrières en première ligne
L’Hôpital Nord-Ouest regroupe 3 hôpitaux (Villefranche, Tarare et Trévoux) et 6 Ehpad. Face à l’afflux de malades Covid, la direction réclame d’urgence des renforts humains, avec surtout: des renforts de personnels soignant et médical, mais également l'aide de la population en prenant toutes les dispositions nécessaires, où qu’elles soient, pour faire barrage au virus par la simple application des gestes barrières et de la distanciation sociale (se laver les mains en permanence, porter un masque, rester à plus d'un mètre des autres personnes pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, ou pour ceux qui ont encore des doutes...).200 résidents en Ehpad contaminés
Au niveau des 6 Ehpad, 4 établissements ont des résidents mlalades. Près de 200 résidents sont atteints par le coronavirus, alors que les 800 résidents avaient été relativement épargnés par la première vague du printemps.Pour la directrice Marie-Pierre Bongiovanni-Vergez: "Là-aussi on a aussi besoin de renforts sur l'environnement de vie. Certaines personnes sont démentes, d'autres ont des troubles cognitifs importants, donc une incompréhension des gestes barrières. La prise en charge est plus compliquée."
Pendant l'été, certaines familles oubliaient les gestes barrières pendant leurs visites, ce qui irritait la direction qui n'a cessé de rappeller aux familles l'importance de ces mesures.