Faute de vaccins en quantité suffisante, le centre de vaccination de Rilleux-la-Pape va devoir déprogrammer des rendez-vous. Le maire, Alexandre Vincendet, invite le ministre de la Santé à passer lui-même les appels d'annulation, et demande au Premier ministre des garanties pour l'avenir.
"J’invite le ministre de la Santé, Monsieur Olivier Véran, plus prompt à écumer les plateaux médiatiques pour annoncer tout le matin et son contraire le soir, à venir passer lui-même les appels d’annulation de rendez-vous". Le ton est acide, à la hauteur de la colère d'Alexandre Vincendet, maire Les Républicains de Rillieux-la-Pape (Métropole de Lyon).
90 doses de vaccin par semaine
Jeudi, dans un communiqué, il expliquait avoir appris des autorités sanitaires nationales que le centre local de vaccination verrait ses approvisionnements en vaccin divisés par quatre, "au moins pour les 15 prochains jours". L'édile est d'autant plus échaudé que la quantité initialement prévue restait très modeste pour les 30 000 habitants de la ville : 360 doses hebdomadaires. Mais là, le quota tombe finalement à ... 90 doses par semaine.
A peine créé, le centre de vaccination est déjà saturé
Pour comprendre la déception et le ressentiment provoqué, il faut savoir qu'à peine annoncée, la création du centre de vaccination de Rillieux-la-Pape avait suscitée un vent d'espoir chez les Rillards. Les habitants les plus fragiles, soucieux de se prémunir contre le Covid 19, s'étaient inscrits en masse, à tel point qu'au 15 janvier, le site de la mairie annonçait que tous les créneaux de vaccination étaient pris jusqu'à ... 15 avril.
Désormais, des rendez-vous vont devoir être déprogrammés, et le maire de la commune a interpellé directement le Premier ministre, lui demandant de s'engager fermement sur des volumes stables de doses pour les mois à venir.
Les laboratoires reviennent sur leurs engagements
Cette "pénurie" annoncée s'explique par une baisse des livraisons des deux vaccins mis sur le marché européen par les laboratoires Pfizer et Moderna, comme l'a indiqué hier le ministère de la santé dans un communiqué : "la France est confrontée à (...) une réduction des livraisons de vaccins Pfizer (-200.000 doses) intervenue à la fin du mois de janvier, et une réduction des vaccins Moderna prévue pour le mois de février (-25% des doses)".
Une tendance confirmée par le laboratoire AstraZeneca, dont le vaccin doit être examiné vendredi 28 février par les services d'homologation de l'Union européenne. La firme pharmaceutique a annoncé cette semaine qu'elle ne livrerait à la France que 4,6 millions de doses de son vaccin d'ici fin mars, moitié moins qu'attendu, selon le ministère de la Santé.
Au niveau européen le groupe ne prévoirait de livrer au 1er trimestre qu'"un quart" des doses initialement promises aux 27 pays de l'UE, qui lui réclament de tenir ses engagements.
Moins de "premières injections" en février
Le gouvernement estime qu'en février seulement un million de personnes recevront une première injection de vaccin anti-Covid, soit 400 000 de moins qu'en janvier. Toujours selon le ministère, 1,4 million de deuxièmes injections de vaccins Pfizer et Moderna sont prévues au mois de février.