Si la région Auvergne-Rhône-Alpes est la 3ème de France où le virus circule le plus, le Covid-19 recule face à la barrière vaccinale. Mais le rythme des vaccinations ralentit, tandis que le variant Delta représente un quart des nouveaux cas.
Si Auvergne-Rhône-Alpes reste sur le podium des régions les plus touchées de France par le virus, (3ème après l'Ile de France et la Réunion), le Covid-19 recule semaines après semaines. Les données sont très encourageantes, mais le rythme des vaccinations progresse moins vite.
Cascade de bons indicateurs
La vaccination progresse, la pandémie régresse. En Auvergne-Rhône-Alpes, par rapport à la semaine précédente, tous les indicateurs poursuivent leur baisse : les nouvelles hospitalisations s'effondrent (seulement 820 personnes étaient encore hospitalisées le 29 juin), le nombre de nouveaux cas diminue encore de 25% (à 15 seulement pour 100 000 habitants le 29 juin), les actes liés au Covid de SOS Médecins baissent de 22%, et les passages aux urgences baissent de 38% ! Conclusion, l'indicateur R-0, qui indique si l'épidémie progresse ou régresse, s'établit à 0.76, largement sous la barre de 1. La dynamique va donc toujours dans le bon sens, alors que le nombre de nouveaux cas est au plus bas. C'est dans le Rhône, et sans surprise plus précisément dans la métropole de Lyon, que le virus reste le plus présent. A contrario, c'est dans les endroits plus reculés, comme en Ardèche, qu'il est le moins observé. Au final, le nombre hebdomadaire de décès hospitaliers diminue de 21%, avec 23 nouveaux décès constatés lors de la dernière semaine de juin.
Le graphique ci-dessous montre que le nombre de nouveaux cas a atteint un plancher bas, qui stagne relativement, traduisant un équilibre des forces contraires entre la barrière vaccinale de plus en plus large, face à la haute contagiosité du virus et de son variant Delta.
Un quart de variants Delta
Le fameux variant Delta, qu'on appelle aussi variant indien (nommé scientifiquement "mutation L452R"), apparaît dans 24% des cas de Covid-19 détectés dans la région. Ce variant Delta est de 40% à 60% plus transmissible que le Covid-19 classique (appelé Alpha). Sa présence augmente nettement dans 7 départements sur 12 et dépasse les +30% dans l’Ain, l’Isère et la Haute-Savoie. La course contre les variants est pour l'heure à l'avantage des vaccins, qui, avec l'aide d'un climat estival, permettent de maintenir le taux de contamination au plancher. Tous les vaccins actuellement utilisés sont efficaces contre les variants connus actuellement, mais l'ARS rappelle qu'il faut deux doses de vaccins pour s'assurer d'éviter des formes graves du Covid. En effet, la protection n'est assurée qu'à 33% avec une seule dose de Pfizer ou d’Astrazeneca contre le variant Delta, alors qu'elle était de 50% contre les souches classiques du Covid. Avec la 2ème dose, les vaccins protègent en moyenne à 84% contre l'apparition du virus et de ses symptômes. Grâce à la barrière vaccinale, l'apparition des variants n'a pour l'heure pas d'impact mesuré sur le nombre de cas, ni sur le nombre de décès.
Comme on l'observe sur le graphique suivant, la courbe du nombre de décès supplémentaires s'aplatit fortement à partir de la fin mai, illustrant un ralentissement très net des nouveaux morts du Covid.
Vaccin pour tous
Si la couverture vaccinale continue de progresser en Auvergne-Rhône-Alpes, un ralentissement de la dynamique est observé. A la fin juin, tout juste 50% de la population en Auvergne-Rhône Alpes a reçu au moins une dose de vaccin et une personne sur trois est complètement vaccinée. A noter que les professionnels de santé sont meilleurs élèves que la moyenne, avec 56,1% de soignants en Ehpad ou USLD qui ont reçu une dose et 45% totalement vaccinés. En moyenne 450 000 injections sont réalisées chaque semaine, soit environ 75 000 par jour. Pour rendre le vaccin encore plus accessible, l’Assurance Maladie multiplie des opérations « Aller vers », en direction des patients les plus âgés et les publics les plus fragilisés socialement. Elle s'appuie par exemple sur des campagnes de SMS, de mails, de courriers ou d’appels téléphoniques. Les publics éloignés sont approchés notamment par des bus de vaccinations ou encore des associations locales.
Le graphique ci-dessous permet de mesurer un léger tassement de la vaccination ces derniers jours, la courbe ayant tendance à s'aplatir. La vaccination de nouveaux publics se poursuit mais à un rythme de moins en moins élevé.
L'Agence Régionale de Santé rappelle que se vacciner massivement et rapidement permet non seulement de freiner la circulation du virus, mais aussi d'éviter la naissance de nouveaux variants qui pourraient être encore plus contagieux, plus graves, ou plus résistants aux vaccins.