Alors que les annonces d'allègement des mesures barrières se multiplient et qu'un vent de liberté souffle de nouveau sur notre vie quotidienne, qu'en est-il de la situation en réanimation ? A l'hôpital de la Croix Rousse à Lyon, la décrue est amorcée dans le service et le personnel respire...
Le service est calme, les visages détendus, les vacances sont au menu des discussions... Cela faisait des mois que la réanimation n'avait pas été aussi calme. "L'ambiance est plus détendue, il y a moins de pression, moins d'entrées... La dernière entrée covid c'était il y a 10 jours". Hodane Yonis est chef de service adjointe de l'hôpital, elle confirme la décrue, "on est en pleine phase de décroissance depuis quelques semaines, 10 lits ont été fermés."
Le service de réanimation de l'hôpital de la Croix Rousse compte en temps normal deux unités de 10 lits. Au plus fort de la crise il en a compté jusqu'à 41. Aujourd'hui, les salles se vident, c'est l'heure du bionettoyage "18 mois que ce n'était pas arrivé, c'est le début d'une nouvelle ère, les lits et le matériels sont nettoyés".
La vaccination et la saison estivale autorisent le personnel à un répit bien mérité. Hodane Yonis se réjouit "avant les vacances, c'était un concept, ça devient une réalité. On est content de pouvoir en prendre... On vit au jour le jour. Pour l'instant on ne se projette pas au-delà de l'été".
En ligne de mire, la rentrée, l'automne et une possible 4e vague ? "La crainte, c'est pour septembre. Le Covid n'est pas fini, il reste des patients avec des formes graves". Dans une chambre, un homme d'une cinquantaine d'années est allongé sur le ventre, hospitalisé depuis un mois. "Le respirateur artificiel ne suffit pas à l'oxygéner, alors on a placé de gros cathéters, le sang est prélevé, il passe dans une machine qui l'oxygène puis il est renvoyé vers le patient." Un dispositif lourd mais vital.
Si aujourd'hui le personnel a le sourire aux lèvres, le Covid aura néanmoins laissé des traces. Les arrêts maladie sont nombreux, et il faudrait mettre des mots sur les maux. Heureusement convient la cadre de santé, "nous sommes dans un CHU, nous sommes bien entourés, notamment de psychologues."