Après le Théâtre National Populaire de Villeurbanne et l’Opéra de Lyon, c’est maintenant au tour de la direction régionale de Pôle Emploi d'être occupée par le collectif unitaire 69. Une action pour protester notamment contre la réforme de l’assurance chômage.
Sacs de couchage à la main, une cinquantaine de personnes (selon les occupants) s’est introduite pacifiquement ce jeudi 1er avril 2021, au sein de la direction régionale de Pôle Emploi, située dans le 7e arrondissement de Lyon. Parmi eux, des intermittents, des chômeurs et des étudiants. Leur principale revendication : l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage.
"J’ai envie de bouffer et de pouvoir vivre décemment"
Cette réforme, décidée en 2019 mais déjà retardée deux fois en raison de la crise sanitaire, devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2021. Selon une évaluation provisoire de l’Unédic révélée par Le Monde, le changement de mode de calcul de l’assurance chômage aurait pour conséquence une baisse de l’allocation mensuelle. Près de 1,15 million de personnes, qui ouvriront des droits à l’assurance-chômage après le 1er juillet, seraient concernées.
Pour Jules, saxophoniste venu occuper le site de Pôle Emploi, cette loi serait synonyme de précarité : “J’ai envie de bouffer et de pouvoir vivre décemment. Je veux garder mon métier de musicien, je ne souhaite pas faire autre chose.” Romain Baret, intermittent et membre de la CGT Spectacle, surenchérit : “La sortie de la crise sanitaire va être un carnage. Si cette loi est appliquée, de nombreuses personnes vont se retrouver dans la misère.”
Une occupation en attendant des réponses du ministère du Travail
Pour protester contre cette réforme, l’occupation de l’agence régionale de Pôle Emploi devient un acte symbolique, aux yeux des personnes présentes sur place. “Etant donné que Pôle Emploi gère le régime des intermittents et des chômeurs, c’est la meilleure de toutes les cibles. D’autant plus que l’agence a un accès direct avec le ministère du Travail”, argumente Jules.
Avec ce mouvement de contestation, les occupants espèrent “pouvoir mettre la pression sur Élisabeth Borne qui pilote la gestion de cette réforme et la convaincre de ne pas la mettre en place”, détaille Romain Baret. D’autres revendications sont portées par les occupants, tels que le prolongement de l’année blanche pour tous les intermittents du spectacle et un accès plus facile au régime d’assurance chômage pour les intermittents.
La direction régionale de Pôle Emploi a reçu en début d’après-midi une délégation de quatre personnes pour discuter de ces revendications. "On est prêts pour dormir là cette nuit", révèle Romain Baret. "Mais à partir du moment où on aura pu établir un contact avec le ministère du Travail, on quittera les lieux.” Les occupants attendent dorénavant un accusé de réception des demandes venant de la part du ministère.