La patinoire des Lumières, installation éphémère de la place Ambroise Courtois, dans le 8e arrondissement de Lyon, a vécu son dernier hiver. Explications.

Une patinoire éphémère était installée chaque hiver sur la place Ambroise Courtois, dans le 8e arrondissement de Lyon. Entre le kiosque et le monument des Frères Lumière, les riverains pouvaient profiter de la glace de l'unique patinoire de plein air de la ville. Installée en décembre, elle était démontée début janvier. A l'exception de la saison 2020-2021 plombée par la crise Covid, la patinoire des Lumières attirait des milliers de personnes depuis 2011. Pour cette dernière édition, une fréquentation record a même été atteinte avec 10 500 patineurs. De quoi réjouir le Comité des Fêtes de Monplaisir qui gère l'équipement. Un bonheur de courte durée. 

Douche froide

Ce mercredi 16 février 2022, c'est la douche froide pour les bénévoles du Comité des Fêtes de Monplaisir : terminé la patinoire éphémère. Pour la mairie écologiste du 8e arrondissement, cet équipement est devenu indésirable. Il est jugé peu écologique et énergivore. "Personne ne s'attendait à une décision aussi radicale !" explique Franck Lévy, ancien président du Comité des Fêtes et conseiller d'opposition. "Un mauvais coup à la vie associative," selon lui. Il faut rappeler que ce sont les bénévoles qui animent cette patinoire. 

Au lendemain de cette annonce, sur le marché de la place Ambroise Courtois, les avis étaient partagés. Des habitants du quartier qui balancent entre incompréhension, colère et agacement. Certains sont même particulièrement remontés contre cette décision de supprimer la patinoire qui donnait "un air de fête au quartier" et "un plus pour les commerçants". D'autres, au contraire, pensent que le climat est une priorité et pointent du doigt un équipement inadapté aux conditions météo locales. 

Pour Franck Lévy, ancien président du Comité des Fêtes de Monplaisir et actuel conseiller municipal d'opposition (Groupe "Pour Lyon"), la décision de supprimer cette patinoire éphémère est une aberration. 

On peut se poser la question pour le manège qui fonctionne avec de l'électricité ! On peut se poser la question aussi pour le marché qui fonctionne avec des bornes électriques (...) On ne peut pas tout arrêter sous prétexte environnemental.

Franck Lévy, conseiller municipal d'opposition

Pour l'opposant, le prétexte pour mettre un terme à cette animation populaire est essentiellement environnemental. Mais les arguments écologiques en faveur de la patinoire ne manquent pas selon lui : le gestionnaire fait appel à des entreprises locales, la consommation d'eau est limitée... 

Il l'admet cependant, cet équipement représente un coût en matière de consommation électrique. Un coût à relativiser, au regard du gain en matière de lien social. Pour Franck Lévy, cette patinoire est un équipement populaire et accessible, "ouvert à tous et (...) qui drainait des publics de tous les quartiers du 8e arrondissement et même au-delà". 

"Trouver autre chose"

"L'installation d'une patinoire en plein air alors qu'on a vu au mois de décembre des températures au-dessus de 15 °C, pose question", indique Olivier Berzane. Le maire EELV du 8e arrondissement avance des arguments écologiques mais aussi économiques pour justifier la suppression de cette patinoire éphémère : son coût en électricité, soit une facture de plus de 10 000 euros pour la mairie d'arrondissement, en plus de la subvention accordée par la mairie de Lyon, d'un montant de 15 000 euros. 

Le lien social, on peut le construire à travers d'autres formes d'animations, à trouver et à construire ensemble.

Olivier Berzane, maire du 8e arrondissement de Lyon

La patinoire des Lumières a cependant été maintenue cette année encore. Trop tard pour remplacer cet événement très attractif. "Je comprends l'aspect animation apporté par cette patinoire. C'est pour cela qu'elle a eu lieu cette année, parce qu'on n'a pas réussi à trouver un temps de travail suffisant avec le comité des fêtes pour trouver autre chose. L'idée n'est pas qu'il n'y ait plus rien (sur cette place) mais qu'on construise autre chose avec le comité des fêtes, qu'on construise ensemble avec le comité des fêtes, le comité de quartier, les habitants" explique Olivier Berzane. 

Les dossiers pour les futurs projets ont jusqu'à la fin mars pour être déposés auprès de la municipalité. 

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