Ce lundi, 80 % des personnels de Loomis, transporteur de fonds, étaient en grève. Leurs revendications portent sur des hausses de salaires et une prime Covid qu'ils estiment largement méritée.
Et si les billets venaient à manquer dans certains DAB de la région ? C'est ce qui pourrait arriver si le mouvement de grève entamé vendredi dernier par les salariés de Loomis se poursuit, comme c'est le cas ce lundi. Et probablement ce mardi, ont fait savoir les représentants des salariés.
Loomis est l'un des deux principaux transporteurs de fonds dans le pays, en concurrence désormais avec la Brinks depuis qu'elle a racheté un autre acteur du secteur, Proségur. Concrètement, les salariés réclament une hausse des salaires et une prime Covid digne de ce nom. La quarantaine de salariés grévistes sur les cinquante que compte l'agence lyonnaise n'ont pour l'heure reçu qu'une proposition de prime s'élevant à 20 euros par mois. Une somme que les employés estiment très en-deçà de la réalité de leurs efforts depuis maintenant plus d'une année et demie. Leur intersyndicale demande 80 euros mensuels. "Nous n'avons droit à aucune reconnaissance", regrette amèrement Tommy Saconney, adhérent à la CFDT. "Pourtant, nous avons été obligés de travailler pour alimenter l'économie : les distributeurs de billets (DAB), la ramasse dans les commerces notamment dans les grandes surfaces qui sont toujours restées ouvertes depuis le début de la pandémie".
Un fourgon sur 8 gère les ramassages
Et les employés de rappeler que, sans ces tâches, tout ou presque se serait mis à l'arrêt, même si le paiement digital a pris une importance croissante depuis des mois. Le passage dans les banques ou les supermarchés est quotidien.
Au-delà des 8 fourgons blindés qui emploient une trentaine de personnes, il y a les caissiers qui effectuent le tri des caisses.
Ce lundi, un seul fourgon a effectué sa tournée. Déjà, des clients appellent en demandant quand ils seront collectés. Quant à ceux qui alimentent les distributeurs, ils sont quasi tous en grève. Le mouvement risque de durer tant que la direction ne les entendra pas, affirment les salariés. «On a commencé cette bataille, on a bien l'intention de la poursuivre jusqu'à ce que l'entreprise cède. On ne se contentera pas du minimum», préviennent-ils.
En 2010, un mouvement identique avait touché Loomis. Il avait duré deux semaines et portait alors sur les primes de risques qu'ils ont finalement obtenues.