La Ville de Lyon et la Métropole vont expérimenter un parc de 16 sanitaires hygiéniques et écologiques à partir du début du mois d’avril et jusqu’à fin septembre. Triple objectif de ce test : l’amélioration de la salubrité publique, notamment dans les zones dépourvues d’équipements. L’inclusivité, en offrant aux femmes une solution dans l’espace public. Et la valorisation d’une partie des urines pour l’agriculture.
Les toilettes payantes n’auraient – elles plus le vent en poupe ? Lancées dans les années 80 par Jean-Charles Decaux, « surnommé l’empereur de la sanisette », elles sont presque partout dans Lyon. Presque ? En tous les cas pas plus implantées que cela sur les quais du Rhône, du côté du parc Blandan, sur la place Louis Pradel et dans le quartier de la gare Saint-Paul, dans le vieux Lyon.
C’est précisément là que la municipalité écologiste entend tester les nouveaux équipements. Dans des secteurs où « il est techniquement impossible d’installer des sanitaires classiques faut d’accès à l’eau et à un réseau d’assainissement ou au réseau électrique », précise la mairie.
Toilettes sèches et urinoirs pour femmes
Dites sèches, ces toilettes n’utiliseront donc pas d’eau. Leur entretien sera assuré par des agents se déplaçant en vélo. Au total, ces sanitaires tests comporteront sept urinoirs masculins, sept féminins et deux réservés et accessibles aux personnes à mobilité réduite. A noter que les urinoirs pour femmes ont été « conçus et adaptés à leur anatomie pour leur permettre de d’uriner sans avoir besoin de toucher la cuvette des toilettes. » Et pour éviter tout problème de propreté, la mairie annonce la mise en place d’un QRCode posé sur la porte d’entrée des cabines afin de permettre d’alerter les services de la propreté en cas de problème.
L'urine, le retour aux sources
Autre volet de cette expérimentation, la valorisation de l’urine pour l’agriculture. Riche en phosphore et en azote (une ressource en voie d’épuisement sur la planète et indispensable pour l’agriculture) l’urine récoltée grâce à la récupération de l’urine des sanitaires pourra être utilisée, après transformation de la matière première, comme fertilisant. À terme, l’objectif est de trouver de nouvelles filières pour valoriser 100% des urines récoltées. Afin d’évaluer cette expérimentation, une étude des usages sera menée pendant toute la période d’expérimentation, assurent les élus.