L'association de Billal Jaouadi, "Je marche pour toi", récolte des fonds reversés à des écoles de la région mais aussi tunisiennes et namibiennes. Le Lyonnais, atteint d'insuffisance rénale, a pour projet de grimper plusieurs sommets au Maroc et au Népal en 2025.
"Quand je suis tombé malade, ça a été un déclic", explique Billal Jaouadi. En 2015, ce salarié des Hospices Civils de Lyon apprend qu'il est atteint d'insuffisance rénale, une maladie qui concerne près de 90 000 personnes en France. Il décide alors de se lancer dans des défis de longues randonnées. Il les enchaîne dès 2016 : le GR 70, le GRR 30 puis des sommets comme le Mont Thabor dans les Alpes et le Mont-Blanc. Chaque année, le natif de Grange-Blanche à Lyon ne cesse de repousser ses limites.
"La marche, c'est comme une drogue"
"Plus jeune, je marchais beaucoup pour aller au collège et au lycée en Tunisie. Et quand j'allais chez mon grand-père, dans la campagne à 20 km de Médenine j'observais toujours la montagne en face. C'est peut-être de là qu'est née ma passion pour la randonnée", explique-t-il. Il revient en France à ses 18 ans mais ne reprend pas la route tout de suite. Ce ne sera qu'en 2015 au moment de son diagnostic.
Quatre ans plus tard, le Franco-Tunisien décide de créer l'association "Je marche pour toi" qui vise à récolter des fonds ensuite reversés à des écoles en Auvergne-Rhône-Alpes, en Namibie et en Tunisie, les trois terres d'origines de ses enfants. Il propose aux écoles rurales d'Ardèche et de banlieue de s'associer au projet, lui marche et les fonds récoltés servent à financer des sorties scolaires culturelles. "Pour les écoles à l'étranger, nous organisons l'envoi de fournitures scolaires.", précise Billal Jaouadi.
Pour fêter son anniversaire en septembre, il se met en tête de grimper le Kilimandjaro, le toit de l'Afrique avec ses 5 895 mètres. Une ascension extraordinaire malgré l'avertissement de son médecin de ne pas y aller. Qu'importe. "La marche, c'est comme une drogue je me sens tellement heureux, j'en ai besoin".
Malheureusement, il ne parvient pas à récolter suffisamment d'argent pour les écoles cette fois-ci, mais il continue. Il pioche dans ses propres économies pour poursuivre ses aventures. Positif, optimiste, Billal ne s'arrête jamais. Il s'entraîne régulièrement dans l'Ain où il se trouve au moment de cette interview. "Là, je vois les montagnes du massif du Jura", précise-t-il.
La montagne et la marche lui accordent de la liberté, une connexion avec le moment présent et aussi des belles rencontres. "J'ai rencontré une famille bretonne et j'ai passé un superbe moment, ils m'ont chanté joyeux anniversaire en grimpant le Kilimandjaro, c'est un beau souvenir", se rappelle Billal Jaouadi. C'est aussi l'occasion de se défaire de certains préjugés, admet-il. "En Bretagne sur le bord de la route, j'ai croisé un mec avec un style de skinhead, j'avais un peu peur et j'avais des a priori mais en fait il était curieux du logo de mon association sur le sac et on a partagé un bon moment, il m'a même offert le café", sourit le marcheur. Des instants de partage et de solidarité au bord du chemin que seule la randonnée sait offrir.
L'association a été aidée par des clubs sportifs comme le Lou Rugby ou l'Olympique Lyonnais. Aujourd'hui, Billal et son association cherchent à rencontrer davantage de mécènes pour pouvoir financer plusieurs projets prévus pour 2025 : l'ascension du Mont Toubkal au Maroc, puis le trek du Pikey Peak Népal. Billal et ses coéquipiers y resteront 14 jours. Ils dormiront chez les habitants et distribueront des fournitures scolaires directement aux écoles népalaises de la région.