En grève à Lyon, Villefranche-sur-Saône et dans toute la France, les services de réa veulent être mieux reconnus

Dans toute la France, les personnels des services de réanimation sont en grève ce 11 mai. Revalorisation salariale, hausse des primes, nouvelles indemnités, les réclamations sont multiples dans ce secteur hospitalier mis en lumière par l'épidémie de Covid-19.

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"La réa ça ne s'improvise pas", c'est ce que peuvent lire les patients et leurs familles au-dessus de l'entrée de l'hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Ici, contrairement à la consigne nationale qui fait de ce 11 mai l'unique jour de grève, c'est un préavis de grève illimitée qui a été déposé. "Nous pensons que c'est plus payant" selon Laetitia Houssaye, secrétaire générale à la CGT Santé, syndicat qui réclame avec SUD et Force Ouvrière une formation spécifique, une meilleure reconnaissance et une revalorisation salariale.

Une profession mise en lumière par l'épidémie de Covid-19

Depuis 25 ans, Djamila Akkal accompagne les patients du service de réanimation de l'hôpital Edouard Herriot (Lyon 8e), parfois jusqu'à la mort. "Travailler dans ce service est une responsabilité très lourde" qui pèse davantage depuis le début de l'épidémie de Covid-19 selon elle. "Nous avons des patients en détresse respiratoire. Ils nécessitent des traitements très lourds. Nous devons leur administrer des sédatifs voire les plonger en coma artificiel. C'est un service où le pronostic vital du patient est souvent engagé" observe l'aide-soignante.

Formation insuffisante

"La formation est limitée pour les infirmiers qui souhaitent se spécialiser" constate Laetitia Houssaye depuis son bureau de Villefranche. A Lyon, Djamila Akkal confirme, elle voit une baisse des possibilités de formation dans son secteur. "Il y a 25 ans, une infirmière était formée 2 à 3 mois sur du matériel de surveillance, sur des respirateurs et sur les dialyses. Mais aujourd'hui, les respirateurs sont beaucoup plus perfectionnés, les infirmières doivent monter elles-même les dialyses, mais les formations ne suivent pas."

Sans formation interne, difficile d'attirer les collègues des autres services alors que les services de réanimation sont remplis. "Nous avons formé les collègues sur le tas cet été, mais tous ne sont pas restés" nous dit Laetitia Houssaye de l'hôpital de Villefranche, où les 18 lits en réanimation sont occupés. Cette formation improvisée ne peut pas durer selon Djamila Akkal. "Nos renforts ne sont pas assez formés et nous n'avons pas le temps de le faire. Les nouveaux logiciels de soins sont compliqués et certains collègues ne se sentaient pas d'assumer cette responsabilité".

Laetitia Houssaye souhaite "un plan de formation de 2 ou 3 mois qui pourrait être mis en place rapidement sur les gestes techniques". La syndicaliste caladois tient à rassurer les patients. "Ils ne sont pas en danger. Ce que nous déplorons, ce sont les déprogrammations" et pour éviter cela, elle demande de "créer des lits et du personnels. C'est un métier que les collègues font avec conviction, en faisant des concessions, mais nous arrivons aux limites de ce systèmes."

Pour une reconnaissance de la spécificité de leurs métiers

Les personnels des services de réanimation souhaitent une reconnaissance de la spécificité et des compétences liées à l'exercice en réanimation et en soins continus.

Djamila Akkal nous parle de ses primes. "La nuit, c'est 12.5 € brut, le dimanche et les jours fériés, 71,5 € brut alors que je pourrais gagner 350 € net dans un magasin."

En fin de carrière, Djamila Akkal gagne 2.000 € net comme aide-soignante, "avec les 183 € du Ségur de la santé compris!" précise-t-elle. Sur 33 pays de l'OCDE, la France est classée 28e sur la rémunération des infirmières. Elle fait partie des sept pays où ce salaire est inférieur au salaire moyen du pays.

 

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