Une enquête pour "violences" a été ouverte après la diffusion d'une vidéo montrant deux gardiens de la prison de Villefranche-sur-Saône en train de frapper un détenu, a-t-on appris ce mercredi 13 mars de sources concordantes.
"Deux surveillants exerçant à la prison de Villefranche-sur-Saône font l’objet d’une enquête pour des suspicions de violences et seraient actuellement suspendus", indique l'Observatoire international des prisons dans un communiqué du 13 mars.
📣#Communiqué
— Observatoire international des prisons (OIP) (@OIP_sectionfr) March 13, 2024
Deux surveillants de la #prison de Villefranche-sur-Saône font l’objet d’une enquête pour des suspicions de #violences et seraient actuellement suspendus. Une vidéo les montre frapper à coups de poing et de pied une personne détenue.https://t.co/JzJgVtJ7uv pic.twitter.com/0tf9YppniN
L'OIP évoque une vidéo "d'une grande violence", "notamment relayée par des proches de personnes détenues depuis la mi-février". Tournée "depuis une cellule du centre pénitentiaire de Villefranche", elle "montre clairement deux personnes en uniforme passer à tabac une personne détenue", assure cette association lyonnaise qui agit pour le respect des droits de l'homme en milieu carcéral. La vidéo aurait été tournée le 28 janvier, selon l'association.
"Une procédure est ouverte des chefs de violences par personne dépositaire de l'autorité publique. L'enquête est en cours", a indiqué, de son côté, la procureure de la République Laetitia Francart.
2 agents "écartés du service"
Jointe par l'AFP, l'administration pénitentiaire régionale a simplement confirmé que "les deux agents", vus sur les images, ont été "écartés du service, placés en absence injustifiée, depuis le 7 février. L'un, l'est jusqu'au 31 mars, l'autre jusqu'au 14 avril".
L'extrait d'une minute, consulté par l'AFP, a été relayé par le site du quotidien régional Le Progrès. "Quelques semaines après le tournage de cette vidéo, une deuxième personne détenue a saisi l'OIP, affirmant avoir également été frappée et insultée par des surveillants", soutient encore l'association.
Précédent
"Ce n'est pas la première fois que l'association est saisie de cas de violences dans cet établissement", selon l'Observatoire international des prisons.
En juillet 2022, un surveillant du centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône avait été condamné en correctionnelle à 12 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercer pour avoir violenté un détenu, rappelle l'OIP. En 2017, l'association avait produit une enquête qui "détaillait le climat de violences et d'omerta qui semblait alors régner sur la prison".
Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record avec 75.897 personnes incarcérées au 1ᵉʳ janvier, selon un dernier rapport de l'OIP, rendu public en février.