Ce n'est pas parce que ça ne se voit pas que ça n'existe pas ! C'est exactement ce qui se passe avec la pollution numérique. Si envoyer un mail n'impacte pas l'empreinte carbone, en envoyer presque 40 millions chaque heure est une autre affaire. Des solutions existent pour réduire la pollution numérique. Elles sont essentiellement liées à nos habitudes devant les écrans... Mais pas seulement !
Pour lire cet article, vous avez allumé votre ordi, votre tablette, ou votre smartphone. Des objets du quotidien où tout est dématérialisé. Sauf que, paradoxalement, plus on dématérialise, plus on utilise de matière et d'énergie et donc plus on pollue.
C'est ce qu'on appelle "la pollution numérique". Elle désigne toutes les formes de pollutions engendrées par l'informatique : émission de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité et productions de déchets électroniques.
Le plus gros de cette pollution vient de la fabrication des matériels. A l'intérieur de nos ordinateurs portables, des dizaines de métaux provenant du monde entier : le tantale du Congo, le lithium de Bolivie, l'or d'Australie et les terres rares de Chine. L'extraction de ces matériaux nécessite des énergies fossiles, beaucoup d'eau et elle est très onéreuse. De chez nous, elle est invisible. On parle alors de "pollution importée". La fabrication d'un ordinateur nécessite : 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et plus d'une tonne d'eau...
Alors ça en fait de la pollution. Surtout quand on sait que dans le monde, internet se sont plus de 9 milliards d'appareils : 2 milliards de smartphones, 1 milliard d'ordinateurs, 5 à 7 milliards d'objets connectés, 45 millions de serveurs, 800 millions d'équipements réseaux... Des objets faiblement recyclés et dont la gestion des déchets n'est pas totalement maîtrisée.
Toutes les infos que nous transmettons sont stockées dans des data centers répartis sur toute la planète. Ces infrastructures composées de réseaux, d'espaces de stockage et de serveurs de calcul, servent à traiter, organiser, sécuriser et conserver des données informatiques. Consommateurs d'énergie, les DC en produisent aussi. Une énergie que l'on peut désormais réutiliser. Explications dans la vidéo ci-dessous.
Entre le " tout éteindre " et le rien, il existe une alternative : nous ! Nous les utilisateurs d'internet dans notre travail, notre quotidien et nos loisirs. Ainsi, le streaming vidéo représente à lui seul, 60% des flux de données.
La solution, en tout cas, une des solutions pour réduire cette pollution invisible, consiste peut-être à changer nos habitudes en ne répondant pas aux sirènes de la publicité, en essayant de réparer plutôt que de jeter, en achetant des appareils reconditionnés, en n'achetant pas des tv 4K et 8K, en adaptant la résolution de nos écrans etc. Plusieurs associations proposent idées et solutions pour un accompagnement digital plus vert.
Diminuer la pollution numérique dans " l'Info en plus du vendredi ". Lise Riger reçoit Charles Joudon-Wateau, chargé de mission à l'ARCEP (autorité de régulation des communications électroniques) et Frédéric Dulas, directeur d'Eolas, qui a mis au point l'un des premiers data centers verts d'Europe. L'info en plus, à voir le vendredi 9 juin à 18h40 sur france3 Auvergne-Rhône-Alpes.