L'ex-homme d'affaire lyonnais Pierre Botton est jugé en appel à Paris. Il est soupçonné d'avoir floué son association d'aide aux détenus et détourné de l'argent au sein de ses sociétés.

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Le procès en appel de l'ex-homme d'affaires Pierre Botton, soupçonné d'avoir floué son association d'aide aux détenus et détourné de l'argent au sein de ses sociétés, s'est ouvert mercredi à Paris.
 

5 ans de prison ferme

Le 2 juin, Pierre Botton, 65 ans, avait été condamné à 5 ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende pour abus de confiance, abus de biens sociaux, faux et blanchiment de fraude fiscale.
Il avait rejoint la prison de la Santé le soir-même, près de 25 ans après avoir été emprisonné à l'issue d'une autre affaire d'abus de biens sociaux associée à son nom.
 

Le jeune lyonnais

Au milieu des années 1990, Pierre Botton a été impliqué dans une retentissante affaire politico-financière. Alors jeune homme d'affaires lyonnais, il était aussi directeur de campagne et gendre de Michel Noir, ancien ministre RPR et maire de Lyon.

En 1996, il a été condamné pour abus de biens sociaux à cinq ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Il passera 602 jours en détention.
 
Quelques années plus tard, se disant transformé par cette expérience carcérale, il fonde une association - "Les prisons du coeur" qui deviendra "Ensemble contre la récidive" - avec pour but d'améliorer les conditions de détention et de favoriser la réinsertion des délinquants.

Avec cette structure, il engage une série de projets et devient un interlocuteur de plusieurs Gardes des Sceaux. De grandes entreprises financent son association et des personnalités du sport et du spectacle soutiennent ses campagnes.

Aujourd'hui le site internet de l'association n'existe plus. Officiellement, il s'agissait de "lutter contre le choc carcéral". Créée en 2010, la structure voulaite se battre pour que la «1ère minute de condamnation soit la 1ère minute de réinsertion». Elle agissait par l’intermédiaire d’actions visibles et symboliques : l’amélioration du décor des «cellules d’accueil», l’entrée en prison de dessins d’enfants, la rénovation de plateaux sportifs… En 2015, a été lancé à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le premier centre pilote de prévention de la récidive, qui propose une formation au métier d’électricien en partenariat avec Schneider Electric, ainsi qu’un suivi psychologique et médical et des activités culturelles et sportives.
 

Nouvelle enquête

Mais à la suite d'une enquête ouverte en 2017, Pierre Botton est à nouveau renvoyé devant un tribunal. Lors de son procès en première instance, il a protesté de son innocence et, après le jugement, fait appel.
Au coeur du dossier se trouve la société de M. Botton, baptisée "Au centre des projets" (ACDP), qui facturait des prestations à l'association, elle-même alimentée par des dons privés.
Il est soupçonné d'avoir, entre 2013 et 2017, fait endosser à ACDP ainsi qu'à deux autres sociétés des centaines de milliers d'euros de dépenses personnelles : loyers et travaux dans une villa à Cannes et dans son logement parisien, voyages, pensions alimentaires, restauration et hôtellerie de luxe...

"Depuis quatre mois, j'ai fait un gros travail sur moi", a-t-il déclaré mercredi. Contestant tout abus de confiance, il a assuré avoir "essayé de mettre en place des procédures avec des personnes irréprochables".
"La seule explication, c'est que je me suis laissé envahir par la cause (des prisonniers, NDLR)", a-t-il poursuivi, promettant de "concéder beaucoup d'erreurs et de fautes" devant la cour.

Le procès doit se poursuivre jusqu'au 6 octobre.
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