Georges Pernoud "était irremplaçable" pour Fanny Agostini, qui lui a succédé à Thalassa

Visage de Thalassa pendant près de 40 ans, l'animateur Georges Pernoud est mort le 10 janvier à l'âge de 73 ans. En 2017, il avait confié les rênes de l’émission à Fanny Agostini, présentatrice originaire de la Bourboule (Puy-de-Dôme). Elle se souvient d’un « mythe ».

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Dimanche 10 janvier, l'animateur et figure emblématique de l’émission Thalassa Georges Pernoud est mort à l'âge de 73 ans. "Il est décédé dans un hôpital en région parisienne des suites d'une longue maladie", a annoncé sa fille Fanny Pernoud à l'AFP. Georges Pernoud avait créé ce magazine, à la longévité exceptionnelle, en 1975 et l'animait depuis 1980. En 2017, la présentatrice Fanny Agostini, originaire du Puy-de-Dôme, a pris la suite de l’émission. Elle se souvient de son prédécesseur avec admiration.

L’annonce du décès de Georges Pernoud vous a bouleversée ?

Fanny Agostini : « Oui, forcément. Quand j’ai pris la suite de Thalassa en 2017, pour moi, rien que le fait de rencontrer Georges Pernoud, c’était la rencontre d’un mythe. J’ai été bercée par le générique de Thalassa, enfant et adolescente. On écoutait, le vendredi soir, très religieusement. Dès que le générique démarrait, il ne fallait pas faire un bruit dans la maison. C’est vrai que c’est une émission qui, pour moi, a été fondatrice dans le sens où elle a placé les fondements de mon engagement et de mes convictions sur les enjeux de protection de notre habitat et de la nature avec un grand N, dont les océans font grandement partie. Sa disparition, c’est la disparition d’un mythe d’une émission patrimoniale qui a marqué non pas une mais plusieurs générations. Je suis très triste de l’annonce de cette disparition. »
 

J’étais extrêmement honorée mais on ne peut pas se mesurer à Georges Pernoud.

Fanny Agostini

Quel héritage vous a-t-il laissé lorsque vous avez repris les rênes de Thalassa ?

Fanny Agostini : « Georges avait une grande prestance, il était irremplaçable. Quand j’ai pris la suite, je l’ai fait de manière timide. J’étais extrêmement honorée mais on ne peut pas se mesurer à Georges Pernoud, 42 ans de carrière. C’était son émission. A aucun moment je n’ai cherché à le mimer. Lors de mes interactions avec lui, au moment de la passation, il était inquiet du fait que l’émission ne perde de sa substance et de son ADN lorsqu’il partirait. Je lui ai assuré que ce ne serait pas le cas. Je lui ai parlé de mon engagement viscéral vis-à-vis de la protection de la planète. Je considérais que Thalassa avait une carte à jouer, ou du moins un positionnement ferme à endosser sur les enjeux de la protection des océans, que ce soit de la ressource halieutique, au niveau du changement climatique, de la pollution des eaux… C’était aussi une émission qui avait beaucoup à apprendre à ses téléspectateurs en termes d’enjeux climatiques. Les océans sont vraiment la machine qui régule le climat. Georges Pernoud ayant des enfants extrêmement investis sur la question environnementale, je pense que ça l’a rassuré. Il savait que ce n’était pas, pour moi, une émission plutôt qu’une autre. C’était celle-ci parce que je voyais énormément de sens dans cette incarnation. Je n’ai pas pris la suite de Thalassa comme j’aurais pris la suite de n’importe quelle émission, il y avait une logique environnementale très forte. »

Comment s’est passé votre prise de fonctions ?

Fanny Agostini : « Quand je vous dis que Georges était irremplaçable, c’est que quand j’arrivais sur les lieux de tournage avec mes équipes, on nous déroulait le tapis rouge. Thalassa, c’était vraiment un mot de passe. Les pêcheurs, les habitants du littoral, les collectivités locales nous faisaient un superbe accueil et on nous ouvrait toutes les portes pour qu’on puisse faire nos images dans de bonnes conditions. Il y avait foule aussi, pour nous regarder tourner. On me demandait toujours : « Il est où, Georges ? », et quand je disais que je remplaçais Georges, on me disait « Mais comment ça, il est où ? ». Ca me remettait bien à ma place et ça montrait bien qu’il était irremplaçable. »

Pouvez-vous citer un moment qui vous a marqué ?

Fanny Agostini : « Le rédacteur en chef de l’époque voulait qu’on fasse des présentations formelles, qu’on puisse se retrouver sur le bateau de Thalassa et faire les présentations avec l’équipe. Il se trouve que je l’ai rencontré bien avant l’heure, mais de manière purement hasardeuse dans les couloirs de France Télévisions. Il ne savait pas qui j’étais, moi par contre, je savais très bien qui il était et je me souviens que mon cœur a bondi, je lui ai parlé en bégayant, je rencontrais quelqu’un de mythique et ça a été extrêmement fort. Il n’y en aura pas beaucoup comme ça, en termes de longévité, à part Michel Drucker, des carrières comme ça, ça ne se reproduira plus. »

"J’ai repris le flambeau avec tout le respect et toute l’affection que j’ai pour Georges"

La mémoire de Georges Pernoud est saluée unanimement, toutes générations confondues, témoignant de sa grande popularité. Sabine Quindou, qui a succédé à Fanny Agostini en août dernier, s’est montrée elle aussi très touchée par la disparition de Georges Pernoud, avec qui elle avait collaboré pendant 5 ans, quelques années avant de reprendre le flambeau : « J’ai une grande peine parce que c’est un monsieur qui a beaucoup compté dans mon parcours professionnel. Je l’ai rencontré quand je travaillais à C’est Pas Sorcier. Il m’a croisée sur un parking, il m’a dit qu’il voulait me proposer quelque chose et deux jours après j’étais en réunion avec la rédaction en chef de Thalassa. Il m’a expliqué qu’une équipe partait faire le tour du monde et il m’a demandé si j’acceptais de partager ce tour du monde. J’ai réfléchi une seconde à peine et j’ai dit oui. C’était la première fois que je rencontrais Georges Pernoud, que je regardais depuis que j’étais toute gamine. On a travaillé 5 ans ensemble ensuite, et ça a été 5 ans de bienveillance, 5 ans de conseils judicieux pour grandir professionnellement, 5 ans de sympathie. Il est réputé pour sa bonhommie, sa simplicité, sa facilité d’accès et tout ça n’est pas légendaire. Il prenait soin de ses équipes, de leurs conditions de travail. Reprendre Thalassa, c’est un gros héritage. Georges, toute sa vie professionnelle, c’est Thalassa, donc c’est à la fois un honneur et un challenge. J’ai repris le flambeau avec tout le respect et toute l’affection que j’ai pour Georges. » Originaire de Lyon, Sabine Quindou est désormais le nouveau maître à bord de Thalassa.

 

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