Gérard Collomb a annoncé qu'il renoncait "avec un pincement au coeur" à ses mandats de maire et de président de la métropole de Lyon lors de la passation de pouvoir au ministère de l'intérieur. Son retrait de Lyon ouvre la succession et suscite d'ores et déjà des réactions à droite et à gauche.
A peine nommé ministre d'Etat, ministre de l'Interieur, Gérard Collomb a annoncé en milieu d'après-midi qu'il renonçait avec "un petit pincement de coeur" à ses mandats de maire et de président de la métropole de Lyon.
"Depuis 15 ans, j'y avais mis toute mon âme, toute mon énergie et en l'espace de 15 ans, cette ville et cette métropole sont allées de l'avant. C'est la même énergie que je veux consacrer à ce ministère de l'intérieur"
Une déclaration prononcée non sans émotion au moment de la passation de pouvoir avec son prédécesseur Mathias Fekl.
Pascal Blache, maire du 6ème arrondissement de Lyon et conseiller de la métropole de Lyon (Les Républicains) a été le premier à réagir à cette annonce. Il met d'ores et déjà en garde contre "un risque de panne de la métropole" avec le retrait soudain de Gérard Collomb. Une succession désormais ouverte et probablement moins délicate selon lui à la mairie centrale qu'à la tête de la métropole :
" A sa succession de maire de la Ville Lyon, même sans problème de majorité au sein de cette assemblée, son successeur pourrait n’être qu’un pâle remplaçant de son prédécesseur, installé sans avoir été désigné par l’ensemble des Lyonnais."
La question se pose avec davantage d'acuité à la métropole de Lyon où Gérard Collomb a été élu grâce aux voix des maires des petites communes de l'agglomération lyonnaise regroupés au sein du groupe Synergie Avenir.
"Bien qu’appartenant à un groupe minoritaire dans cette assemblée, Gérard Collomb a su se faire élire en multipliant les accords avec des groupes indépendants, se garantissant ainsi un minimum de stabilité. Certains de ces groupes sont aujourd’hui des adversaires dans le cadre d’élections législatives fratricides…"souligne P. Blache qui estime par ailleurs "qu'un candidat successeur de la mouvance « En marche » a désormais peu de chance d’obtenir une majorité, même relative, au sein de cette assemblée."
Pascale Blache se pose en successeur de Gérard Collomb à la métropole https://t.co/SAKn5NNbUl #Lyon #actu pic.twitter.com/pOqZRY6E9F
— Lyon Capitale (@lyoncap) 17 mai 2017
Jean-Paul Bret, maire socialiste de Villeurbanne et 3ème vice-président de la métropole, estime pour sa part que le départ de Gérard Collomb doit permettre de revoir les conditions de la gouvernance. Il souhaite notamment que la métropole reste "un lieu d'équilibre" et que sa présidence soit maintenant dissociée du poste de maire de Lyon sans attendre les prochaines échéances municipales :
Le sénateur maire d'Oullins Francois- Noël Buffet, conseiller métropolitain (Les Républicains) et candidat malheureux à la présidence contre Gérard Collomb estime qu'il faut attendre maintenant le résultat des législatives pour voir dans quelle direction la gouvernance de la métropole doit s'exercer. Il considère par ailleurs qu' " il n'y a pas de fatalité à ce que le maire de Lyon soit aussi le président de la métropole"