Les médecins d'Auvergne Rhône-Alpes répondent à un appel national pour renégocier les tarifs des consultations. Le mouvement s'annonce très suivi.
Il sera difficile d'obtenir une consultation médicale à Lyon ce vendredi 13 octobre. Les six syndicats de médecins libéraux, soutenus par diverses organisations médicales, ont lancé un appel national pour renégocier leurs prestations.
80% de grévistes attendus
"On a fait un sondage auprès de nos confrères, on s'attend à 80% de grévistes sur Lyon et sur Grenoble", projette Pascal Dureau, délégué national du principal syndicat de médecins libéraux MG France. Le mouvement s'annonce donc très suivi, au moins dans ces deux agglomérations, où l'offre de médecine générale est déjà particulièrement tendue.
D'autre part, le mouvement est annoncé comme "reconductible" par les instances nationales. Sur ce dernier point néanmoins, le médecin tempère : "le mouvement ne sera pas forcément illimité, en tout cas sur la région. Les médecins discutent pour trouver d'autres modes de revendications s'il le faut la semaine prochaine."
Reste que pour la journée de vendredi, et peut-être durant les jours suivants, les cas graves devront être redirigés vers les services d'urgences des hôpitaux, déjà surchargés. Pour être entendus, les médecins semblent donc prêts à pénaliser leurs patients :“ils attendront, mais ce sera à leur bénéfice car nous faisons grève pour un système de soins qui perdure dans une assurance maladie solidaire” se défend Agnès Giannotti, présidente de MG France.
Augmentation de la consultation
Au cœur de leurs revendications, une augmentation des tarifs de consultation. Ces derniers passeront à 26.50€ le 1er novembre, contre 25€ actuellement, mais la hausse est très insuffisante selon les médecins. Ils demandent une reprise des négociations avec l’assurance maladie : “on a des salaires et des charges à payer, il s’agit de la survie de nos entreprises", affirme Théo Combes, médecin généraliste et vice-président de MG France. "Sur une consultation de 25€ il nous reste 7€ à la fin quand tout est payé", abonde Patricia Lanco Saint Guily, membre de l’Union française médecine libre.
Les médecins dénoncent aussi, entre autres, l’accumulation de contraintes, notamment les lourdeurs administratives : “nous avons besoin d’améliorations dans l'organisation, dans un seul but : retrouver l’attractivité pour les jeunes, qui ne veulent plus s’installer. La médecine générale, ce n’est pas le problème, c’est la solution", explique Philippe Cuq, porte-parole de l’intersyndicale des médecins libéraux.