Après douze ans de bataille judiciaire la cour d'appel de Lyon va devoir une nouvelle fois se prononcer sur l'affaire qui oppose Paul François, agriculteur charentais, et la firme Monsanto rachetée depuis par le groupe Bayer, dont le siège France est basé à Bron dans le Rhône.
Paul François, président de l'association Phyto-Victimes - 6 février 2019
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©France 3
Paul François, agriculteur charentais en procès contre la firme Monsanto est arrivé "fatigué mais déterminé" a-t-il déclaré devant les journalistes, juste avant l'audience qui doit se tenir devant la Cour d'appel de Lyon.
Paul François a choisi d'attaquer le groupe de fabrication de produits phytosanitaires après avoir perdu connaissance en utilisant un de leur produit, le Lasso, puissant herbicide, en nettoyant une cuve. Il a depuis selon ses déclarations, développé de nombreux problèmes de santé.
"La responsabilité, ils la renvoient à l'utilisateur" a-t-il déploré au cours d'une conférence de presse. "Monsanto a délibérément caché la réalité du danger."
Désormais président de l'association Phyto-victimes, il était accompagné d'Annie Thébaud Mony, sociologue du travail et chercheuse à l'Inserm.
Cette dernière n'a pas hésité à parler d' "expérimentations humaines". "Les industriels tuent et nous ne pouvons pas les arrêter. Ce procès avec Paul François et sa famille, c'est la possibilité d'ouvrir une brèche dans l'impunité."
"Quelle qu'en soit la cause, les témoignages appellent à une écoute attentive et Bayer est attaché à une juste compréhension des situations", assure dans un communiqué le groupe allemand, rappelant que "l'utilisation de produits phytosanitaires ne présente pas de risque pour la santé humaine lorsque ceux-ci sont utilisés dans les conditions d'emploi définies dans le cadre de leur autorisation de mise sur le marché".