"Je découpe des Ferrari, des Rolls... Je fais des choses qui dérangent", Alexandre Danton est un artiste déjanté !

Rencontre avec Alexandre Danton dans son atelier de mécanique du château de Gerlande, à Vanosc, en Ardèche. Il s'est fait une solide réputation auprès des amateurs de Hot-rods et de bolides customisés. Alexandre Danton, qui signe ses oeuvres Danton Arts Kustoms, est un farouche anticonformiste.

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Alexandre Danton ne passe pas inaperçu et il assume. Son grain de folie, ses biceps surdimensionnés et même les tatouages imparfaits et incomplets qui lui recouvrent le corps. A 36 ans, l'Ardéchois d'adoption est à la fois un mécanicien et un artiste déjanté. Ce professionnel de la customisation de voitures, exerce depuis une quinzaine d'années sur le domaine familial, au château de Garlande, en Ardèche. Loin de l'image "classique" du châtelain ou du jeune homme de bonne famille, il se range dans la catégorie "artiste décomplexé". Créateur de l'atelier "Danton Arts Kustoms", il est connu par le bouche-à-oreille mais surtout sur les réseaux sociaux. Son compte Instagram compte plus de 50.000 abonnés. 

Anti-conformisme, provocateur et "sans limites"

Avec un patronyme digne des grandes heures de la Révolution française, il décapite sans pitié des voitures de luxe (ou de série) pour en faire des "jouets pour grandes personnes". Il s'est d'ailleurs taillé une belle réputation dans le milieu des amateurs de "bolides de dingue". Entre provocation et sincérité, notre homme n'est pas à un paradoxe près. Ses muscles, ses tatouages, son besoin de se faire remarquer - "en bien ou en mal" - contrastent singulièrement avec une solitude assumée et une franchise désarmante.

Pour faire ce que je fais, il faut être un peu fou tout de même. Je fais des choses qui dérangent, je découpe des Ferrari, des Rolls, ça emmerde le monde et moi j'aime bien emmerder le monde (...) L'essentiel, c'est qu'on parle de moi. C'est pour ça que je fais des voitures hors-normes. Je vais dans les extrêmes, pour tout ! 

On devine que l'école a certainement été une épreuve. Il en parle sobrement lorsqu'on le questionne sur le sujet, au détour d'une question sur son coup de crayon : "Vous aimiez bien dessiner en cours quand vous étiez enfant ? - Je n'étais bon qu'à ça ! Zéro en math, zéro en anglais mais 20/20 en dessin !" s'exclame notre artiste. On voudrait bien comprendre : "Vous auriez pu faire les Beaux-Arts? - Non, les cours ce n'était pas pour moi. Je n'aimais pas l'école, aller faire des cours, ce n'était pas possible, j'étais bien tout seul... dans mon monde seul !" explique-t-il un peu gêné mais sans jamais se départir de son sourire. Derrière le tatoué musclé, c'est assurément le bon vivant qui transpire... 

Des bolides découpés sans pitié !

Guillotiner des voitures, c'est visiblement une passion familiale. "Mon père découpait déjà des 604, il en faisait des cabriolets," confie Alexandre avec un sourire. Mais pour l'artiste, tout a commencé avec "une mini rolls en bois construite pour mon frère et moi par papa. Ça a commencé comme ça la connerie !" ironise Alexandre Danton, presque gêné. Après un CAP de mécanique et un CAP de carrosserie, il s'est pris de passion pour la customisation. Et rien ne lui fait peur. Son inspiration tient davantage de l'instinct. "Mes idées viennent surtout la nuit," explique l'artiste, peu dissert sur son processus créatif. Son inspiration tient davantage de l'instinct que de la table à dessin : "j'ai déjà l'idée dans la tête avant d'attaquer, j'ai déjà imaginé la voiture... mais c'est parfois dur de la décrire."

Hot-rods, sportives, 4X4 ou anciens véhicules militaires ...  il a déjà une quarantaine de réalisations uniques à son actif, toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Ces bolides ont été recarrossés et boostés, selon les désirs et les goûts de leurs propriétaires. Alexandre n'hésite pas à "découper" des voitures comme il le dit. Peu importe la marque et peu importe les critiques des puristes. Aucune voiture n'est intouchable, selon lui, pas même l'imposante Rolls Royce Fantom qu'il vient d'acquérir et qu'il ne va pas tarder à découper, sans pitié... ! Un artiste "no limit" qui nous fait faire le tour de son atelier ... comme on ouvrirait son coffre à jouets. 

« J'ai une Rolls. Quand je l'ai eu je me suis dit que je ne la toucherai pas .... mais je commence déjà à la regarder. En fait, toutes les voitures, c'est pareil, c'est de la tôle ! Il n'y a que l'insigne qui fait le prestige de la caisse. Mais s'il faut couper, je coupe ! Il n'y a pas de limites !».  

Parmi les réalisations esthétiques dont il est le plus fier : une Lamborghini Espada V12 customisée par ses soins et signée de la main même de Fabio Lamborghini, le directeur de la firme italienne. La modification est spectaculaire. Le V12 a été débarrassé de son capot pour pouvoir respirer pleinement. La silhouette de l'automobile a été modifiée. Les roues peuvent se mouvoir librement en dehors de la carrosserie, le pare-brise a été scindé en trois parties, une nouvelle face avant a été ajoutée. La Lamborghini, qui se trouve à présent à Miami, semble tout droit sortie d'un film d'action ou d'une version vitaminée de "Mad Max". Les puristes n'apprécient pas, mais Alexandre s'en moque comme d'une guigne ! "J'essaie de faire des caisses qui roulent et qui sont belles, que ça plaise ou pas !" 

Un travail "passion"

Le créateur de ces bolides bodybuildés a une clientèle hétéroclite. Les prix de ces fantaisies mécaniques défient l'entendement. Prix de départ pour les premiers modèles : environ 35.000 euros. Les véhicules d'exception n'ont pas de prix limite.

Une autre de ses caisses magiques, un pick-up, a été remarquée par le roi d'Abu Dabhi. "J'ai fait cette voiture en 12 jours," explique-t-il sobrement. Des bolides spectaculaires mais le mécanicien n'en fait pas des caisses... "Pour moi, ce n'est pas un travail. C'est un travail passion. Quand je me lève le matin, ce n'est jamais la même voiture, c'est une passion, je ne compte pas les heures".

Il faut entre 3 mois et 1 an et demi à Alexandre pour réaliser un véhicule. La disqueuse est sa meilleure amie et elle l'accompagne dans toutes ses réalisations. Il a aujourd'hui une vingtaine de voitures qui patientent dans son atelier de mécanique et carrosserie pour un lifting complet. Comme cette drôle de 2CV rouge avec un moteur de Corvette... 

La Kustom Culture vient d'outre Atlantique. Pour notre créateur, c'est une culture qui rime avec liberté. D'ailleurs Alexandre Danton en pince pour les Etats-Unis. Il finira "là-bas", peut-être en Californie, il en est d'ailleurs certain. Ne lui parlez pas de véhicule électrique. Alexandre Danton n'y trouve aucun intérêt.... 

Rencontre en image avec Alexandre Danton dans #VOST

 

Le 17 octobre prochain, le château de Garlande devient un lieu de rassemblement pour les amateurs de hot-rods, des bolides aux moteurs sur vitaminés et customisés.

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