"Je ne peux pas vivre dans des conditions pareilles", des étudiants pointent l'insalubrité de leur logement en résidence universitaire

Des insectes, de mauvaises odeurs, des moisissures... des étudiants pointent du doigt l'état de leur logement en résidence universitaire dans le 8ᵉ arrondissement de Lyon. Dans la résidence "La Croix du Sud", les logements gérés par le Crous sont en bon état... en apparence. Témoignages.

"Ce logement est insalubre, pitoyable... je n'ai pas les mots", a écrit Géraldine, mère d'une étudiante qui vient s'installer à Lyon cette année pour un Master à l'université Lyon Bron. Après neuf heures de route en compagnie de sa fille, explique-t-elle dans un courriel envoyé à la rédaction, elle vient de découvrir l'état du logement attribué par le Crous à sa fille dans une résidence universitaire du 8ᵉ arrondissement. La mère et la fille, fraîchement débarquées de Bretagne, n'en croient pas leurs yeux et s'indignent : "15 logements visités sur ces lieux et malheureusement tous dans le même état". Une situation rapportée par d'autres jeunes qui viennent d'emménager il y a quelques jours. Le syndicat Unef réclame des mesures urgentes et rapides. 

"Ce n'est pas un coup de peinture qui suffit !"

"Quand on rentre dans le logement, il a l'air bien. Les murs sont blancs, propres, mais de plus près, on commence à voir les problèmes. J'ai emménagé le 28 août et pendant une semaine, je me suis douchée à l'eau froide", explique Bissame, une étudiante venue de Marseille "et hier soir, j'ai vu plein de petites bêtes ! (...) ça remonte de la salle de bains. Et quand je rentre le soir, il y a une odeur d'égout". La jeune femme s'étonne aussi de l'état de saleté des lieux à son entrée dans l'appartement. 

Même désillusion pour Ishak, étudiant en BTS, qui entame ses études supérieures à Lyon et a réussi à obtenir un appartement auprès du Crous. Comme la fille de Géraldine, il est logé à la résidence Croix du Sud, dans le 8ᵉ arrondissement de Lyon. Il vient tout juste d'arriver. "À première vue, mon appartement est beau", explique le jeune homme.

Mais passé la première impression positive, le jeune homme a très vite déchanté. Dès la première nuit, il constate que son lit est infesté par les punaises. Impossible de dormir sur son matelas. Par-dessus le marché, dans ce logement mal isolé, le store est cassé. Alors la chaleur à l'intérieur des murs est devenue difficilement supportable. "Je passe des nuits sur ma chaise et à attendre que ça passe", explique-t-il. L'étudiant aimerait changer de résidence, mais il a conscience que les places sont limitées sur Lyon. "Si on me dit qu'il n'y a pas de solutions, je devrais faire mes valises et partir. Je ne peux pas vivre dans des conditions pareilles toute l'année," explique le jeune homme qui envisage même une année sabbatique.

Vivre dans une résidence avec des cafards, des fourmis, des punaises de lit, des moisissures, ce n'est pas normal, c'est indigne.

Manon Moret

Présidente Unef Lyon

La direction du Crous est interpellée. "Cette résidence est dans un état catastrophique. Nous, on parle bien d'insalubrité. C'est indigne de recevoir des étudiants dans ces conditions-là !", s'emporte Manon Moret, Présidente du syndicat étudiant UNEF à Lyon. Elle réclame des mesures plus globales. "L'environnement des étudiants, leur lieu d'habitation, a un impact direct sur la réussite dans les études. On appelle le Crous à prendre la mesure de ce qui se passe, à reloger les étudiants dans des logements dignes qui respectent les normes en matière d'hygiène, d'isolation". Le syndicat fait aussi une demande de rénovation de cette résidence.

Une dizaine de logements concernés

Ce sont une quarantaine de studios sur les 197 de la résidence qui sont pointés du doigt. Du côté de la direction du Crous, on se défend. "On est vraiment dans une résidence vieillissante et pour laquelle on a de sérieux problèmes avec le bailleur social en termes d'entretien du bâtiment," convient Stéphanie Thomas, Directrice de la vie étudiante au Crous de Lyon. Grand Lyon Habitat est propriétaire de la résidence.

Des logements dans cette résidence, "plusieurs studios ne sont pas en état", 34 ont déjà été bloqués, suite à un constat d'huissier. Les logements insalubres ont été retirés de la location, cependant une dizaine de logements posent toujours un problème à ce jour, selon la responsable.

"On va s'atteler à chaque situation", promet la responsable. "Malheureusement, pour les étudiants que l'on a rencontrés, il y a un problème dans leur logement et on va essayer de trouver une solution adéquate pour chacun (...). On fait du cas par car pour bien accueillir chaque étudiant (...) C'est compliqué, mais on entend bien le désarroi des étudiants", assure Stéphanie Thomas. Les étudiants sont invités à signaler les dysfonctionnements.

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