Les zones commerciales de Givors et Belleville en Beaujolais font partie de ce qu’on appelle la "France moche". Pour ne plus polluer visuellement le paysage et s’adapter aux nouveaux modes de consommation, elles sont désormais en pleine transformation.
Des kilomètres et des kilomètres de béton, d’enseignes commerciales et de parking. C’est le paysage de la zone commerciale de Givors. "Je l’ai toujours connu comme ça donc ça ne me choque pas, mais ce n’est pas particulièrement beau ou agréable" témoigne un passant. Même son de cloche du côté de cette mère de famille qui regrette un "manque d’aires de jeux pour les enfants, des parcs pour les familles".
En septembre 2023, le gouvernement avait annoncé un plan de transformation de ces zones commerciales, avec l’objectif de redessiner ces lieux vieillissants, jugés obsolètes. Mais avec l’enjeu de ne pas bouleverser le mode de vie de leurs usagers, qui y voient une certaine praticité.
La zone commerciale de Givors, construite en 1976, a ainsi obtenu une enveloppe de 75 000 euros de l’Etat dans le cadre de son plan de transformation des zones commerciales. Si le projet est encore à l’étude, les objectifs sont clairs. "On est plutôt la France qui se réinvente que la France moche. Aujourd’hui, notre zone commerciale est très minérale, pas assez écologique. L’idée, c’est de la repenser" explique Mohamed Boudjellaba, le maire divers gauche de Givors.
Car cette zone représente un enjeu de taille, elle qui produit 28% de l’emploi sur la commune, avec la particularité de regrouper à la fois du commerce et de l’activité professionnelle.
Embellir tout en maintenant l’activité commerciale
Un peu plus au nord du département, la commune de Belleville-en-Beaujolais poursuit le même objectif. Pour ce faire, la commune a reçu une importante subvention de l’Etat de 1,3 million d’euros. La transformation a déjà commencé. Tout en faisant visiter, Frédéric Pronchery, le maire sans étiquette de Belleville-en-Beaujolais précise : "la particularité c’est que l’autoroute donne directement sur la ville. À l’endroit où nous sommes il y avait un immeuble de 5 étages qu’on a démoli en 2023". Parmi les projets à venir pour transformer la zone commerciale : un parc, un hôtel ou encore un cinéma multiplexe.
Frédéric Pronchery l’assure : embellir l’entrée de la ville tout en maintenant l’activité commerciale, c’est possible. "La question, c’est comment on garde ces services en les rapprochant du centre-ville et comment on en fait quelque chose au service du citoyen en tant qu’espace public" affirme le maire. Pour imaginer le futur de la zone, Belleville-en-Beaujolais a travaillé en collaboration avec l’opérateur privé à qui appartient une grande partie des commerces. Cette particularité a permis à la commune de recevoir d’importants financements, alors que le coût de la transformation s’élève à 14 millions d’euros.