L'élu divers gauche, Mohamed Boudjellaba, a été condamné, mercredi 13 septembre, à la même peine que son rival. Il s'était battu avec un habitant de la commune en mars 2022.
Le maire de la commune de Givors, près de Lyon, a été condamné mercredi 13 septembre à une peine de quatre mois de prison avec sursis pour violences. Les faits se sont produits en mars 2022, lors d'une altercation qui l'opposait à un habitant de la commune.
Un litige qui dégénère
C'est le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, qui avait initié les poursuites judiciaires, se considérant comme victime d'une agression. Mais au terme de l'audience, il a, lui aussi, été reconnu coupable. Les deux protagonistes sont condamnés à quatre mois de prison avec sursis, en plus d'autres peines pécuniaires et préventives.
L'administré, Farid Touati, gérant d'une société immobilière, est en litige avec la société mixte depuis une dizaine d'années, qu'il accuse de malversations. Le maire préside de fait la société mixte. Le 14 mars 2022, les deux hommes se croisent dans la rue. Farid Touati l'accoste. Des insultes et menaces fusent, jusqu'à l'empoignade.
Le maire de Givors, de son côté, se dit "abasourdi par cette décision de justice. Je suis écœuré parce qu'on me traite comme un voyou. Il vient à ma rencontre jusque devant chez ma maman, et il m'agresse. Et je n'ai pas le droit de me défendre ? Il fallait qu'il me tue ? Je suis outré. Le message que fait passer la justice, c'est : allez taper vos élus !" Le maire a décidé de faire appel de ce jugement.
Farid Touati et son avocate n'étaient pas disponibles, ce jeudi 14 septembre, pour réagir à ce jugement.
Des tensions récurrentes ?
Depuis deux ans, plusieurs plaintes ont été déposées contre le maire de Givors, dans un contexte de tensions récurrentes, administratives ou pénales, notamment avec l'opposition municipale. L'élu d'opposition (divers droite) Fabrice Riva a ainsi déposé plusieurs plaintes contre le maire ou ses adjoints, notamment pour injures et diffamation, après des échanges controversés sur les réseaux sociaux et oralement. "Il a été jusqu'à m'injurier et me diffamer. L'esprit républicain est difficile à faire valoir avec lui au conseil municipal. Les prises de parole de l'opposition sont difficiles, et ses propos sont souvent violents", accuse-t-il. Le maire de Givors répond que ces plaintes ont été classées sans suite, ce que réfute le plaignant. La rédaction de France 3 ne dispose pas d'élément attestant d'un classement des plaintes qui le visent.
L'opposant Fabrice Riva appelle le maire à démissionner, par souci d'exemplarité. Pour l'heure, en cas d'appel, la condamnation à quatre mois de prison avec sursis est suspendue jusqu'au jugement en seconde instance.