Attribué sur décision judiciaire, le téléphone "Grave Danger" a permis à de nombreuses femmes victimes de violences conjugales de se protéger et de retrouver une vie inscrite dans la dignité.
Le nombre de violences intra familiales ne faiblit pas. Dans le Rhône, selon les chiffres du parquet, ils continuent d’augmenter. Entre 2020 et 2021, le nombre de procédures est passé à 4 700 procédures, soit 20 % de plus en une année. Dans ce contexte, aider à mettre les femmes, les mères en sécurité est un incontournable. Déployés à partir de 2016, les "téléphones Grave Danger" (TGD) font partie du dispositif de sécurisation des victimes de violences faites aux femmes. En 2021, 106 femmes ont bénéficié de ces téléphones pour des périodes reconductibles de 6 mois. Pour elles, cet outil a été salvateur. Il leur a souvent donné les capacités de continuer à vivre, à reprendre goût à la vie.
Le téléphone m'a sauvé la vie
Agnès, mère de 3 enfants
Agnès, 3 enfants, en cours de divorce, a déposé plainte dès les premiers faits de violence de la part de son mari, pendant le confinement. Ce dernier a été, à plusieurs reprises, condamné pour des actes de violence conjugale. Mais c’est l’année dernière, alors qu’elle le croise pour aborder la garde des enfants que la situation dégénère. Sous emprise de stupéfiants, dans un état second, il est très énervé, il lui fait très peur. D’autant qu’elle est face à lui avec les enfants. Elle décide alors de mettre les enfants en sécurité, puis s’éclipse pour actionner son téléphone "Grave Danger" qui permet à l’antenne de police la plus proche de la géo localiser et immédiatement envoyer un équipage. Elle aura bien fait. Car rentrant dans la pièce où se trouve son ex-mari, elle reçoit des coups. Mais sachant la police prévenue, elle est rassurée. Ce jour-là, elle a vraiment pensé que le téléphone avait sauvé sa vie.
Grâce à ce téléphone Grave Danger, j'ai pu dompter mes peurs
Sarah, 45 ans
Sarah, 45 ans, subit des coups et de la maltraitance depuis très longtemps. Les mois passent, puis les années. Sarah n’a pas la force ni le courage de déposer plainte. Entre les sévices dont elle est victime, les coups qu’elle reçoit, sa vie n’a plus rien d’une vie. Elle est terrorisée par la peur. Jusqu’au jour où elle parvient à se décider à se rendre à la police. Son ex-conjoint est condamné par la justice. Après la sortie de détention de ce dernier, Le parquet décide alors de lui attribuer un téléphone "Grave Danger", une période très sensible surveillée de très près par les associations d'aide aux victimes. L’appareil va lui permettre de retrouver des plaisirs qu’elle ne pensait plus jamais connaitre : comme sortir dans la rue, tout simplement, retourner au travail sans redouter son ex-conjoint, se savoir en sécurité rien que par le fait de posséder ce téléphone alarme. Elle dit même qu’au bout du compte, elle n’a jamais eu à déclencher le "TGD", mais qu’il lui a permis de dompter sa peur. De retrouver confiance en elle-même et en l'avenir.
Et les boutons d'alerte Monsherif
Par ailleurs, un autre dispositif a vu le jour avec les boutons Monsherif achetés par la Région. Ces boutons ? Des petits boîtiers que l’on accroche à un sac, que l’on met sur un vêtement, ou que l’on porte en pendentif et qui, sur impulsion, envoie un message d’alerte à des contacts préenregistrés qui peuvent alors prévenir les secours. Très discret, ce bouton mis au point par une société de Marcilly-d'Azergues (Rhône), peut aussi enregistrer les sons et les échanges entre le porteur et ses interlocuteurs voire agresseurs. Il est proposé aux femmes victimes de violences via des associations d’aide aux victimes.