Les prochaines élections législatives sont, déjà, dans la tête de nombreux candidats. A droite, Les Républicains ont tenu, il y a quelques jours, une réunion de leur Commission nationale des investitures pour départager, si possible, les candidats potentiels. Dans le Rhône, l'enjeu est majeur : prendre une revanche sur la vague LREM de 2017.
Comme un air de « match retour »…
A droite, personne n'a vraiment oublié la "claque". C’était le 11 juin 2017. Dans le Rhône, la vague Macron avait permis au Mouvement LREM d’emporter 12 des 14 sièges de députés dans le département ... Seules deux circonscriptions étaient restées aux mains de la droite LR, avec la victoire de Patrick Verchère (8ème) et Bernard Perrut (9ème).
Une raclée électorale que bon nombre d’élus LR ont encore du mal à digérer, même si leur parti a su conserver, ou remporter, depuis, plusieurs mairies dans le Grand Lyon. L'heure est donc à la reconquête, et, déjà, au choix des têtes d'affiche. Les premières infos émanant de la Commission nationale d’investiture du parti "Les Républicains" commencent à émerger.
Présidée par Eric Ciotti, cette commission comprend de nombreux élus, dont l'ancien n°1 du parti, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, qui met tout son poids dans la balance…
Si rien n’a encore été officialisé, il est déjà acquis que les deux députés sortants LR vont à nouveau défendre leur siège. Nathalie Serre, qui a succédé à Patrick Verchère en mai 2020 dans la 8ème circonscription, l’a elle-même confirmé en août dernier dans la presse. L’ancienne suppléante expliquait avoir pris goût à son rôle d’élue et même…sa carte au parti. Elle souhaite donc prolonger l'expérience.
L’ancien maire de Villefranche Bernard Perrut, aujourd’hui député de la 9ème circonscription, qui couvre 65 communes au nord du département, devrait également se représenter. « Le parti nous l’a demandé à tous les deux. Je suis très investi et dynamique, en particulier sur les sujets concernant la réforme de la santé, et je veux continuer à les défendre » commente Bernard Perrut. A 64 ans, ce dernier, qui est aussi vice-président de la Commission des affaires sociales, compare son mandat au travail d’un médecin généraliste : « Je fais un vrai boulot de parlementaire, entre Paris et mon territoire. J’interviens très régulièrement dans l’hémicycle et je fournis un important travail territorial, très ancré » résume l’élu qui revendique cette manière « à l’ancienne » de pratiquer la politique.
Alexandre Vincendet veut "des députés ancrés qui pèsent sur les dossiers locaux"
Autre info notable, la candidature pressentie de pas moins de six maires LR du département. Parmi eux, Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape et actuel chef de file du parti dans le Rhône, pourrait à nouveau tenter d’emporter le siège dans la 7ème circonscription. La victoire lui avait échappé de très peu en 2017, soit d'environ 250 voix, face à Anissa Khedher, élue députée LREM avec 50.6% des votes. « Je vous confirme toutes les candidatures déjà annoncées. En sachant qu’il reste un débat à trancher concernant la 6ème circonscription, celle de Villeurbanne... » explique-t-il.
S’il remportait la 7ème circonscription, ce serait notamment pour « mieux servir les habitants de sa commune », précise Vincendet qui répète qu’il est « amoureux de Rillieux-la-Pape. Je continuerai, quoi qu’il arrive, à siéger dans son conseil municipal et à en suivre les dossiers locaux. »
Alexandre Vincendet soutient les maires LR tentés par cette aventure électorale à venir. « Aujourd’hui, les citoyens ont besoin de députés qui fassent réellement bouger les lignes. Pour y parvenir, il faut que ces élus connaissent bien le système législatif, comme c’est mon cas » détaille l’ancien collaborateur de Jean-François Copé. « Prenez un sujet comme la Métropole de Lyon. Si vous voulez faire évoluer son fonctionnement, il faut des députés-experts, solides pour gérer les affaires. C’est ce qui a changé depuis 2017 » estime-t-il.
Le maire de Rillieux-la-Pape critique, en filigrane, « l’absence d’efficacité de députés hors-sol actuels. Pour pousser les dossiers comme le "quartier de reconquête républicaine", ou la rénovation urbaine, j’ai dû m’adresser directement aux ministres. La députée LREM de la 7ème circonscription n’a aucun poids politique. D'ailleurs, en mai prochain, aucun maire du secteur ne la soutiendra » pronostique-t-il.
Au passage, Alexandre Vincendet, qui soutient « sans réserve » la candidature de Xavier Bertrand à la présidentielle, signale déjà que la campagne des législatives de 2022 durera 8 semaines : « un record dans la 5ème République. Cela n’est jamais arrivé et doit permettre à la droite de gagner des sièges. »
Plusieurs maires du Grand Lyon prêt à battre campagne
Le maire de Caluire, Philippe Cochet est à nouveau en lice pour tenter d’emporter la 5ème circonscription. En 2017, il avait été nettement battu par Blandine Brocard, élue députée lrem avec 60.25% des votes.
Le premier élu de St Priest Gilles Gascon est également annoncé à la candidature dans la 13ème circonscription. Cette dernière avait été remportée par Danielle Cazarian, députée LREM élue avec 52.35% des voix. Le maire estime que c'est une circonscription "gagnable". Il souhaite porter au niveau de l'Etat des sujets qui lui tiennent à cœur, « et qui dépassent le niveau municipal et métropolitain, comme les problèmes de circulation dans l'Est lyonnais ».
Gilles Gascon précise que « cette décision de vouloir devenir député est murement réfléchie et concerne de grands enjeux dans l'Est lyonnais. Plusieurs communes basées dans cette circonscription ne font pas partie du Grand Lyon, mais de la Communauté de communes de l'Est lyonnais et cela compte.» Il précise que lui-aussi, en cas de victoire aux législatives, restera conseiller municipal.
De son côté, le maire de Pierre-Bénite, Pierre Moroge, qui l’avait perdue en 2017 au profit du Modem Cyrille Isaac-Sibille (vainqueur avec 56,25% des voix) sera à nouveau candidat dans la 12ème circonscription.
Enfin, le maire du 6ème arrondissement de Lyon, Pascal Blache, tentera de conquérir la 4ème circonscription, où siège actuellement la très macronienne Anne Brugnera, élue en 2017 avec 60.55% des voix et qui sera sans doute candidate à sa succession pour LREM.
Qui à Villeurbanne ?
Au total, 7 hommes et 6 femmes LR sont donc annoncés à la candidature dans le département. La parité voudrait logiquement qu’une femme soit candidate dans la 6ème circonscription. Le député LREM Bruno Bonnell, élu en 2017 avec 60.32% des voix face à la socialiste Najat Vallaud-Belkacem a déjà affirmé qu’il ne ferait qu’un seul mandat.
Le nom de la directrice de cabinet du maire LR de Tassin la demi-lune, Alexandra Carraz-Ceselli, circule. «C'est une fake-news. Je ne suis ni pressentie, ni candidate. Et d'ailleurs je n'habite pas Villeurbanne » nous a répondue l'intéressée.
L’ensemble des candidats désignés par LR à ce jour dans le Rhône sont :
- Circ 1 (Lyon) : Anne Prost
- Circ 2 (Lyon) : Myriam Fogel-Jedidi
- Circ 3 (Lyon) : Béatrice de Montille
- Circ 4 (Lyon) : Pascal Blache
- Circ 5 (Caluire): Philippe Cochet
- Circ 6 (Villeurbanne): (à confirmer)
- Circ 7 (Rillieux, Bron, Vaulx en Velin): Alexandre Vincendet
- Circ 8 (Ecully, Tarare): Nathalie Serre
- Circ 9 (Villefranche): Bernard Perrut
- Circ 10 (Ouest): Sophie Cruz
- Circ 11 (Givors) : Paul Vidal
- Circ 12 (Tassin, Ste Foy): Jérome Moroge
- Circ 13 (Saint-Priest): Gilles Gascon
- Circ 14 (Vénissieux, Corbas): Réjane Couplet