Le temple de la gastronomie lyonnaise s'apprête à célébrer cinquante ans de savoir-vivre avec les grands noms de la tradition française. Il attire les touristes du monde entier dans des allées animées où règne la bonne humeur. Visite dans ce marché couvert à part.
Une journée gourmande
Se rendre aux halles de Lyon le matin, c’est se rendre au spectacle. On crie, on s’interpelle, on se bouscule. La foule s'y presse depuis cinquante ans. Le bâtiment est marqué par l'architecture bétonnée des années 70, mais le lieu a gardé son âme d’origine. Il a été crée en 1859, sous une armature de métal et de bois, au cœur de la ville. Les halles de Lyon ont déménagé en 1971 dans le quartier de la Part Dieu. Il faut toute la fougue et la conviction des commerçants pour leur donner vie. Ils sont 56 au total, dont 12 restaurateurs. Ici on interpelle le chaland pour lui faire goûter les spécialités lyonnaises.
On profite en faisant les courses !
Certains clients se sont attablés sur un petit espace. On leur servira une douzaine d’huîtres fraîches, certains accompagneront le plateau d’un verre de vin blanc de la région. D’autres, dégusteront le «mâchon», un petit déjeuner typique à base de charcuterie, de tripes et d’un «pot» de Beaujolais. Les cabas sont pleins des victuailles comme le fameux Saint-Marcellin de chez «la mère Richard». Cette célèbre fromagère fournissait le restaurant de Paul Bocuse, le chef étoilé qui a donné son nom aux halles en 2015. Des saucissons briochés de la maison Sibilia dépassent des paniers. Une brioche aux pralines, autre spécialité, est déjà entamée par des enfants qui n’en peuvent plus d’attendre.
Les grands noms de la gastronomie sont réunis dans cet espace couvert de plus de 13 000 m².
La singularité du lieu tient aussi au fait que l’on retrouve les commerçants. Très peu de changement depuis 50 ans. La grande majorité des enseignes est toujours là. Renée est fille et petite-fille de fromagère. Diplômée en droit, elle est venue un jour aider sa mère en 1971. Elle y est toujours.
Ce que j’aime ici, ce sont mes clients, la foule et cette atmosphère gaie, vivante et même joyeuse.
Renée Richard,fromagère depuis 50 ans aux Halles de Lyon
Les places sont chères
Le chiffre d'affaires global est estimé à 60 millions d'euros par an. Environ 450 salariés travaillent tous les jours.
Le bâtiment est propriété de la ville de Lyon, les commerçants paient «un droit de place», un cahier des charges précis régule l’activité.
Il y a trois boulangers, pas un de plus, deux bouchers, pas un de plus. Nous sommes dans un régime de concessions, cela permet de maintenir une saine concurrence et d’harmoniser l’activité commerciale.
Claude Polidori,président de l’association des commerçants des halles
C'est le troisième site le plus visité de la ville. Ce temple de la gastronomie reçoit chaque année un million de visiteurs, juste après la Basilique de Fourvière et le Vieux Lyon. Ici, on s’apprête à célébrer, avec un an de retard (pour cause de crise sanitaire) les cinquante ans d’un savoir vivre à la lyonnaise. Les commerçants ont invité leurs fournisseurs et leurs clients. La soirée festive est prévue le mercredi 9 novembre 2022.
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Pour cet anniversaire, une exposition photo intitulée "Les Halles de Lyon, une histoire lyonnaise" est ouverte à tous. Une ouverture nocturne est prévue le 17 novembre. Des visites guidées et des ateliers culinaires seront également proposés gratuitement.