Le syndicat Alliance dénonce un manque croissant d'effectif de police à Lyon. Plusieurs facteurs sont pointés du doigt
Le syndicat Alliance souhaite alerter le ministère de l'intérieur sur la situation des effectifs de police à Lyon. Les effectifs de la police nationale seraient en baisse chaque année dans l’agglomération lyonnaise. Une réduction qui rend difficile l'accomplissement des missions de sécurité.
Baisse progressive et constante
Les agents de police étaient environ 3000 il y a 10 ans, ils sont 2500 aujourd’hui pour les trois circonscriptions de Lyon, Villefranche et Givors.
Cependant, il y a eu 300 policiers supplémentaires affectés entre 2020 et 2023 sur ces zones. Les syndicats parlent d'une situation critique.
Alain Barberis, est secrétaire Départemental du Rhône pour le Syndicat Alliance Police Nationale, il explique qu'"aujourd’hui, le centre d’information et de commandement est tous les jours dans le rouge car il n’y a pas assez d’effectifs pour pouvoir, ne serait-ce qu’assurer les appels 17. On est obligé de prioriser les interventions, ce qui n’est pas normal, dit-il. Vous avez toute la partie des services d’enquête, car quand vous interpellez, il faut pouvoir traiter derrière, une procédure judiciaire et remettre à la justice de manière pérenne un dossier sans vice de forme. Et aujourd’hui, (NDLR faute d'enquêteurs) nous sommes à la limite de la rupture dans ces services-là."
Manque d'attractivité de la capitale des Gaules
Il manquerait du personnel dans la plupart des services, de la sécurité publique, à la police aux frontières ou encore à la police judiciaire.
Selon le représentant syndical cette situation souligne un paradoxe car la volonté affichée de Gérald Darmanin, alors ministre de l'intérieur, était d’augmenter le nombre de fonctionnaires. Une ambition qui se heurterait à une autre réalité : la répartition des effectifs et l’attractivité de la région.
"À Lyon, reprend Alain Barberis, l’indemnité de résidence et la prime de fidélisation sont jusqu’à trois fois inférieures à celle de Paris ou Marseille. À peine arrivé, les jeunes policiers font donc le choix de ne pas rester."
"On ne rend pas attractif la police lyonnaise. De plus en plus, nos collègues ne demandent pas de mutation ou annulent leur mutation car ils connaissent les conditions dégradées qui existent aujourd’hui dans les différents services de police", conclut le syndicaliste.
Ce lundi 16 septembre, les affectations de 1200 stagiaires sortant de l’école de police seront annoncées. Les syndicats espèrent qu'un nombre significatif viendra renforcer les rangs des effectifs actuels.