Il n'y a pas d'incompatibilité entre les responsabilités de Caroline Collomb comme référente de "La République en marche" dans le Rhône et sa fonction de juge administratif. Ainsi en a décidé le Conseil d'Etat, saisi par un ancien élu lyonnais (LR). Mme Collomb doit faire preuve de "discrétion".
La question de la compatibilité des deux fonctions était posée par Eric Forquin, un ancien élu lyonnais (Les Républicains) qui y voyait "un risque de conflit d'interêt". Le Conseil d'Etat, la plus haute administration juridique du pays, vient de statuer.
Caroline Collomb, la femme du Ministre de l'Intérieur, peut à la fois exercer ses fonctions de juge administratif et assumer la responsabilité de la "République en marche" dans le Rhône. Rien ne l'en empêche pour peu qu'elle fasse preuve d' "'un surcroît de vigilance et de discrétion".
"Si un magistrat administratif peut assumer une fonction de responsabilité au sein d'un parti politique, c'est à la double condition que les obligations inhérentes à cette responsabilité n'affectent pas sa disponibilité pour l'exercice de ses fonctions juridictionnelles et qu'il ne soit pas, du fait de cette fonction, amené à s'exprimer d'une façon qui ne serait pas compatible avec son obligation de réserve", écrit le Collège dans son avis publié lundi sur le site du Conseil d'État.
Le Conseil d'Etat précise aussi qu'elle doit demeurer particulièrement attentive au fait que "son statut de femme du Ministre de l'Intérieur l'expose à ce que ses faits et propos soient tout particulièrement observés", ce qui demande de sa part une attention particulière.
Caroline Collomb était juge au tribunal de Toulon mais elle a été mutée l'été dernier à Paris pour la rapprocher de son mari. Elle est devenue depuis la référente du mouvement "La République en marche" pour le Rhône, en octobre dernier.
Joint par l'AFP, Éric Forquin s'est dit "très déçu" par "les propos lénifiants" du Conseil d'État qui "prend des gants" avec l'épouse du ministre de l'Intérieur. La "situation extrême" de Caroline Collomb est "emblématique" et "nécessitait un avis tranché", estime ce juriste d'entreprise pour qui "le Conseil d'État rappelle des règles déontologiques évidentes mais ne statue pas sur la véritable compatibilité" entre les multiples fonctions de Mme Collomb.