La circulation "différenciée" est toujours en vigueur ce vendredi 28 juin à Lyon, et devrait se poursuivre ce week-end, pour répondre à une pollution exceptionnelle à l'ozone. Cette mesure interdit la circulation des véhicules trop polluants en ville. Mais est-elle appliquée ?
Ce vendredi 28 juin, la circulation "différenciée" est tacitement reconduite, et même renforcée, deux jours après sa mise en place. Elle devrait se prolonger tout le week-end. Cette mesure a été mise en place pour limiter la pollution à l'ozone exceptionnelle qui accompagne l'épisode de canicule en cours. C'est la première fois que la circulation "différenciée" basée sur les vignettes "Crit'air" est appliquée, et pour l'heure le bilan semble nuancé.
Une pollution exceptionnelle à l'ozone
L'alerte de niveau 2 est atteinte et les taux d'ozones constatés demeurent très élevés dans le département du Rhône (Bassin Lyonnais-Nord Isère). Ce vendredi, ils atteignent 240 microgrammes par mètres cube, soit des niveaux qu'on n'avait pas vu depuis la canicule de 2003. La préfecture a donc renforcé les prescriptions "permettant de répondre de manière spécifique à cet épisode et réduire les émissions de polluants (...)".
Seules les vignettes "Crit'air" 0, 1 et 2 autorisées
Les véhicules autorisés à circuler dans les villes de Lyon et Villeurbanne sont ceux qui affichent un certificat qualité de l’air (vignette Crit’Air) de classe « zéro émission moteur », 1, ou 2. Les véhicules avec une Crit'Air 3, 4, 5 ou sans vignette n'ont pas le droit de rouler dans le périmètre. Sont en revanche autorisés les véhicules transportant au moins 3 personnes, et ayant une vignette "Crit'air", quel que soit son niveau de classement.
Les grands axes permettant d'entrer ou de sortir de la ville font l'objet d'une dérogation de cette mesure (Boulevard Laurent Bonnevay, Pierre Sémard, Périphérique et autoroutes notamment). C'est la première fois qu'une telle restriction est prise à Lyon, alors que certains retardataires ne se sont pas munis de la fameuse vignette d'évaluation de pollution de leur véhicule.
La métropole entrevoit des signes positifs
En tout, près de 170 000 véhicules sont censés être immobilisés à Lyon, soit une majeure partie (56%) du parc de la ville, selon AAA Data, fournisseur de données automobiles. La mesure étant nouvelle et les autorités alertant tardivement, une partie des automobilistes ne respecte pas la mesure. Mais la métropole semble constater des indices montrant que la mesure est relativement respectée. Selon David Kimelfeld, Président de la Métropole de Lyon, qui répond à une interview de nos confrères de lyoncapitale.fr, "il y avait 13.4% de congestion en moins dans la ville" mercredi, et "sur la plateforme de covoiturage de la métropole, le nombre de connexion a bondi de 85%."
15% d'automobilistes en infraction "Crit'air"
Des opérations de contrôles routiers sont effectués chaque jour depuis le début de la mesure. Et elles montrent néanmoins qu'une part des automobilistes qui circulent en ville sont en infraction avec la mesure "Crit'air". Jeudi, sur 278 véhicules contrôlés, 41 étaient en infraction en lien avec la vignette "Crit'air", soit près de 15% des automobilistes contrôlés, qui circulaient sans vignette, ou avec des véhicules classés Crit'air 3, 4 ou 5.
Ces contrevenants risquent une amende de 68 euros (véhicules légers), voire 135 euros (poids-lourd). Ils sont invités à garer leur véhicule et continuer à pied. "On essaie d'accompagner les gens vers le changement, en faisant de la pédagogie", a rappelé jeudi la préfète déléguée à la défense et à la sécurité Emmanuelle Dubée. La représentante de l'Etat a souligné "l'excellent partenariat avec les TCL (transports en commun de Lyon)" qui propose des tickets journaliers à 3 euros.
Autres restrictions en cours
D'autres mesures de limitation des émissions polluantes s'ajoutent à la circulation "différenciée". Les exploitations émettrices de certaines particules doivent prendre des dispositions prévues en amont dans le cas de dépassement de seuils d'alerte. Sur les chantiers, les travaux générateurs de poussières (démolition, terrassement, etc.) doivent être arrêtés et reportés. Toute unité de production, émettrice de particules fines, de NOx, ou de COV déjà à l’arrêt ou qui seraient arrêtées durant l’épisode de pollution n’est autorisée à reprendre son activité qu’à la fin de l’épisode de pollution.
Pour plus d'informations :
Un numéro unique a été mis en place : 0800 970 169 (à partir du 26/06/2019, 06h00)Pour consulter l'arrêté de la préfecture, cliquez sur ce lien (Site de la préfecture du Rhône)
Si vous n'avez pas encore de vignette, il est possible d'en commander une sur le site Internet dédié.
Elle coûte 3,62 euros avec les frais de port. En la commandant sur le site officiel, il sera possible d'obtenir immédiatement un récépissé qui pourra être présenté en cas de contrôle.