La Cour d'appel de Lyon doit se prononcer sur la responsabilité présumée de Monsanto dans les troubles médicaux de Paul François, céréalier charentais.
Depuis douze ans, il accuse la firme d'avoir exposé les utilisateurs du Lasso, puissant herbicide, à de graves dangers.
C'est la suite d'un long marathon judiciaire qui oppose Paul François, céréalier charentais à la firme Monsanto. Depuis douze ans, l'agriculteur cherche a faire reconnaître la responsabilité de l'industriel, suite à une intoxication au Lasso, puissant herbicide.
Après deux procès et un pourvoi en Cassation, la Cour d'appel de Lyon est à nouveau saisie. Elle doit trancher pour savoir si, oui ou non, Paul François a été exposé à des dangers pour sa santé sans avoir disposé d'assez d'informations pour s'en prémunir.
Accompagné de sa fille et de son frère, le plaignant est sorti visiblement éprouvé de cette audience. " C'est lamentable" a t-il déploré en faisant référence à la stratégie de défense de Monsanto, qui, depuis douze ans, nie toute intoxication. " On s'habitue aux coups mais quand même... il me tarde maintenant de rentrer chez moi" a-t-il conclut la gorge serrée.
La défense de Monsanto nie toute intoxication
Les avocats de la défense de Monsanto ont passé en revue les troubles médicaux évoqués par Paul François, et rappellé que deux experts judiciaires n'ont pas confirmé ses problèmes de santé.
"Le lien entre les troubles neurologiques évoqués par P. François et le Lasso n'est pas établi. ça ne peut pas exister" a affirmé Me Eve Dumini, une des avocates du groupe, avant d'ajouter : "Il n' y a aucun témoin direct de ce qui s'est passé, il n'y a pas de preuve pertinente."
Une audience à voix basse
Pendant 50 minutes d'intervention quasiment inaudible pour le public qui remplit la salle de la Cour d'appel de Lyon, les avocats du groupe Monsanto ont fait le choix de plaider pour la Cour. Me Lafforgue, avocat de Paul François, leur succède et précise "qu'il parlera plus fort pour être entendu."
Monsanto fabrique une formidable machine à exonérer les grands groupes, les fabriquants et les industriels.
"La stratégie de Monsanto est une stratégie de consultants" dénonce Me François Lafforgue, l'avocat de Paul François. "Les médecins qui mettent en doute les troubles de M. François ne sont pas des experts judiciaires, ce sont des consultants payés par Monsanto."
Monsanto fabrique "une formidable machine à exonérer les grands groupes, les fabriquants et les industriels."
La bataille judiciaire dure depuis douze ans et doit être tranchée par la Cour d'appel de Lyon qui rendra sa décision le 11 Avril prochain.
Le reportage de Yaëlle Marie et Laure Crozat :