Lyon : des policiers mobilisés pour leur collègue parisien mis en examen pour "homicide volontaire"

Ce lundi 2 mai 2022, à Lyon, comme dans une quarantaine de villes en France les syndicats de policiers se mobilisent en soutien à leur collègue parisien, auteur des tirs mortels sur 2 hommes. Un drame survenu près du Pont-Neuf il y a une semaine. Le gardien de la paix a été mis en examen pour "homicide volontaire". Une qualification pénale qui scandalise les syndicats.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est un mouvement de soutien national qui a lieu ce lundi 2 mai en faveur d'un policier mis en examen la semaine dernière pour avoir tiré sur un véhicule. Plusieurs rassemblements devant des tribunaux et des commissariats sont prévus en France à l'appel de syndicats de police pour protester contre la mise  en examen d'un policier. 

A Lyon, le rassemblement a été prévu à la mi-journée devant le tribunal judiciaire de la rue Servient, dans le 3e arrondissement de Lyon. 

"On est là pour soutenir notre collègue, sa famille, les collègues de son unité et tous les policiers de France. On doit être là, c'est notre devoir", explique Alain Barberis, représentant du syndicat Alliance police nationale 69. "C'est un cri d'alarme aussi", assure-t-il.

Ce lundi midi devant le palais de justice, une centaine de personnes étaient présentes.

Des rassemblements ont été prévus devant des tribunaux et des commissariats de France à l'appel de syndicats de police pour protester contre la mise en examen pour "homicide volontaire" d'un policier. 2/5/22 © Yaëlle Marie

Un contrôle de police qui tourne mal à Paris

Les faits se sont produits le dimanche 24 avril, à proximité du Pont Neuf, en plein cœur de Paris.

Un policier a fait usage de son arme. Le gardien de la paix, armé d'un fusil d'assaut, a ouvert le feu sur le conducteur d'une voiture et son passager, âgés de 25 et 31 ans. Ils auraient tenté de se soustraire à un contrôle. Les deux hommes sont décédés sur place et un troisième homme a été blessé.

Lyon : des policiers mobilisés pour leur collègue parisien mis en examen pour "homicide volontaire" © France tv

Le policier dit avoir agi en état de légitime défense alors que la voiture des trois hommes a brusquement démarré lors d'un contrôle. 

Selon les premiers éléments de l'enquête et des témoignages, six impacts de balle ont été relevés sur le pare-brise, côté conducteur. Deux vitres latérales ont également été brisées. Le fonctionnaire a-t-il continué à tirer alors qu'il n'était plus sur la trajectoire de la voiture mais sur le côté ? Les enquêteurs devront faire la lumière sur le positionnement précis des cinq policiers lors des faits. Selon leurs témoignages, deux d'entre eux se trouvaient côté conducteur, un autre côté passager et les deux derniers, dont le tireur se trouvaient face au véhicule. Lorsque la voiture a démarré il aurait continué à tirer alors que les policiers n'étaient plus en danger.

Un contrôle de police qui tourne mal à Paris : deux hommes abattus et un troisième blessé par un policier qui a fait usage de son arme. (archives 24/4/22) © France tv

Mise en examen pour "homicide volontaire"

Les juges d'instruction ont estimé qu'il n'y avait pas légitime défense. A l'issue de 48 heures de garde à vue, le policier âgé de 24 ans, a été mis en examen pour "homicide volontaire". Le fonctionnaire a également été mis en examen pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner" s'agissant du passager avant et pour "violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique" envers le passager arrière. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Cette mise en examen a mis le feu aux poudres. Le syndicats de police Alliance dénonce  "une décision inadmissible" des juges d'instruction de retenir cette qualification criminelle passible de 30 ans de prison. 

Légitime défense ?

"L'usage de l'arme pour un  policier, c'est le dernier recours. C'est tout ce qu'un policier ne veut pas. Mais on arrive parfois dans des situation où l'on n'a pas d'autre recours. C'est un recours ultime. Aucun policier ne souhaite l'utiliser. (...) Mais quand il faut protéger sa propre vie ou celle d'autrui, celle de ses collègues, celles de personnes tierces, le policier a une fraction de seconde pour prendre cette décision très difficile, " explique Alain Barberis qui dénonce une augmentation de la violence dans la société.

Pour le syndicaliste, le message envoyé aujourd'hui par la justice et l'instruction avec cette mise en examen pour homicide volontaire est "un très mauvais signal".  "On milite depuis des années sur la présomption de légitime défense pour les policiers", ajoute le représentant d'Alliance. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information