Le patron du Parti Socialiste était à Lyon hier, pour clôturer son "université de l'engagement" en Auvergne-Rhône-Alpes. Des universités lancées dans le cadre de la Belle Alliance Populaire, mouvement créé en avril dernier pour rassembler la gauche en vue de la présidentielle 2017.
Dissonances dans l'assemblée lyonnaise
"L'avenir des socialistes se joue dans cette élection", a prévenu Jean-Christophe Cambadélis samedi à Lyon, appelant au rassemblement lors d'un meeting un brin dissonant auquel participait le maire de la ville Gérard Collomb, soutien d'Emmanuel Macron pour la présidentielle.
Le patron du PS intervenait en clôture de son "université de l'engagement" en Auvergne-Rhône-Alpes à laquelle participaient également la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem et le Premier secrétaire de la Fédération du Rhône David Kimelfeld, autre soutien d'Emmanuel Macron.
.@jccambadelis "Construire le rassemblement au-delà des socialistes. Mais il faut pour ce faire respecter les socialistes" #UEBAP #Lyon
— La BAP (@Alliance_Pop) 8 octobre 2016
A la tribune de la "Belle Alliance Populaire", devant quelque 400 personnes, Gérard Collomb ne s'est pas privé de faire entendre ses divergences.
"Nous sommes ici en famille et comme on est en famille, on peut tout se dire. Je veux bien qu'on s'en prenne à Jean-François Copé, je veux bien qu'on s'en prenne à Nicolas Sarkozy, qui ne s'en prendrait pas à lui ?", a-t-il dit en écho à de précédentes paroles, très incisives, de Najat Vallaud-Belkacem à l'encontre des leaders de la droite.
"Mais après, ça commence à devenir un peu plus difficile...", a-t-il ajouté avant d'écorner le bilan du gouvernement et d'attaquer son ancienne adjointe sur la réforme des rythmes scolaires, en essuyant des huées dans le public.
Sans prononcer le nom d'Emmanuel Macron, Gérard Collomb a appelé le PS "à ne pas s'enfermer".
"En Marche!", criait alors dans la salle un de ses détracteurs, les esprits s'échauffant un peu avant que Jean-Christophe Cambadélis ne prenne le micro.
Alors que David Kimelfeld avait évoqué "un président affaibli comme rarement sous la Ve République", en interrogeant "sa capacité à rassembler dans les prochaines semaines", le Premier secrétaire a salué "le rôle très important" des premiers fédéraux au sein du PS, déclenchant des rires.
Objectif: rassembler la Gauche
Face au risque d'une gauche éliminée au premier tour et "transformée en force adjacente de la droite face à l'extrême droite", il a estimé que "l'avenir des socialistes se joue dans cette élection" mais que "rien n'est fait" s'ils parviennent à rassembler au-delà de leur parti."Il faudra aller beaucoup plus loin, il faudra rassembler les progressistes et il ne faudra donc pas être, nous, divisés, car on ne rassemble pas autour d'un parti divisé", a-t-il conclu.
"Très jeune, on nous apprend à ne pas jouer avec le feu. Je crois que certains, à droite comme à gauche, n'ont pas bien compris le message", avait lancé, avant lui, la ministre de l'Education. Qui parlait d'un meeting "bizarre" avec des militants avant de quitter les lieux.