Emmanuel Macron va présider la réunion du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à Lyon les 9 et 10 octobre, avec la présence de plusieurs chefs d'Etats étrangers. De larges périmètres de sécurité devraient êre mis en place dans la ville sur cette période.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme s’est dit "particulièrement honoré de la décision prise par le Président Emmanuel Macron d’accueillir sa prochaine conférence de reconstitution des ressources en France en 2019". La fondation à but non lucratif, créée en 2002, dont le siège est en Suisse, veut éradiquer de la planète les 3 grandes maladies mondiales qui tuent près de 3 millions de personnes chaque année.
Eradiquer 3 maladies d'ici 2030
Cette réunion doit recueillir des fonds et mobiliser des partenaires pour améliorer et accélérer les recherches sur le sida, la tuberculose et le paludisme. L'objectif est ambitieux: éradiquer ces 3 maladies d’ici 2030, comme le prévoient les Objectifs de développement durable des Nations-Unies.
Organisée tous les trois ans, cette réunion rassemble, selon ses organisateurs, "des dirigeants issus des autorités publiques, de la société civile, du secteur privé et des communautés touchées par les trois maladies infectieuses les plus destructrices."
Le partenariat du Fonds mondial mobilise et investit chaque années des centaines de millions d'euros pour financer des programmes dirigés par des "spécialistes locaux" dans plus de 100 pays.
"Nous pouvons sauver 16 millions de vies"
A la tribune des Nations-Unies Emmanuel Macron déclarait, le 24 septembre dernier: "L’éradication du sida, de la tuberculose et du paludisme est à notre portée. Nous pouvons sauver 16 millions de vies dans les années qui viennent. Il s'agit simplement de dire que plus personne ne peut comprendre que pour des raisons financières, pour des raisons d'inégalité, il soit aujourd'hui impossible d'accéder à des traitements pour prévenir ou guérir de telles maladies. C'est pourquoi il nous faut à Lyon, 14 milliards de dollars. Nous mettrons toute notre énergie pour qu'à nouveau le Fonds mondial soit au rendez-vous de notre ambition."
La France est le deuxième donateur du Fonds mondial pour lequel elle a déjà engagé plus de 4,2 milliards d’euros depuis 2002, pour financer des programmes de recherche scientifique, de promotion des droits humains et de service aux populations touchées par le sida, la tuberculose et le paludisme.
Cette sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial doit permettre de lever des fonds pour la période allant de 2020 à 2022. Ce sera la première à être accueillie par la France.
Depuis sa création en 2002, le partenariat du Fonds mondial aurait permis de sauver, selon un communiqué, "plus de 22 millions de vies". Le Fonds a pour objectif de faire travailler ensemble les autorités publiques, la société civile, les personnes touchées par les maladies, les partenaires techniques, le secteur privé et d’autres partenaires.
La réaction mitigée des associations
La France est, derrière les États-Unis, le deuxième pays contributeur au Fonds mondial. Depuis 2010, elle n'a pas augmenté sa contribution sous la présidence de Nicolas Sarkozy. François Hollande a refusé ensuite, par deux fois, en 2013 et 2016, d'augmenter les efforts nationaux, un choix alors vivement critiqué par les associations. En France, le président seul décide du montant accordé au Fonds, contrairement aux Etats-Unis où la décision est prise par le Congrès.
L'association Aides attend du chef de l'Etat une augmentation de 25% de la contribution financière de la France au Fonds mondial, en passant à 450 millions d’euros par an contre 360 millions actuellement. "On attend d’Emmanuel Macron ce qu’il avait notamment mis en avant lors de sa campagne présidentielle, à savoir ajouter 0,7 % du PNB à l’aide au développement" a déclaré Aurélien Beaucamp, président de l’association Aides.
Le Canada, pays hôte de la dernière conférence en 2016 avait donné l’exemple en augmentant sa contribution de plus de 20%.