Après des propos sur les Juifs jugés inadmissibles, son positionnement ambigu vis-à-vis d'Eric Zemmour et l'ire de ses colistiers, Etienne Blanc, quitte la présidence du groupe ''Droite, centre et indépendants'' du conseil municipal de Lyon.
Etienne Blanc, sénateur LR depuis 2020 a démissionné ce vendredi 5 novembre, de son poste de président du groupe au conseil municipal de Lyon ''Droite, centre et indépendants''.
Dans un entretien accordé au JDD, Etienne Blanc est questionné sur le propos d'Eric Zemmour avançant que ''le régime de Vichy a protégé les Juifs français et donné les étrangers''.
Après avoir rappelé que ''les décrets de Pétain sont clairement antisémites'', Etienne Blanc a ensuite répondu : ''Est-ce qu’en signant l’armistice on n’a pas donné aux juifs les moyens de protection qui, pendant deux ans, permettaient de fuir le régime nazi ? Moi je ne peux pas répondre''.
C'est cette dernière phrase qui a conduit à l'ire de bon nombre d'élus, aussi bien à gauche que dans son propre camp, qui a souhaité sa démission
Dans la capitale de la Résistance, ces propos ont beaucoup de mal à passer.
''Un différend irréconciliable''
Etienne Blanc est le soutien officiel de Michel Barnier, cependant, il semblait de plus en plus attiré par les propos du polémiste Eric Zemmour, qui poserait, selon lui les bonnes questions.
Mais au JDD, le sénateur LR a tenu les propos de trop selon ses colistiers.
Une réunion en urgence a été programmée ce jeudi 4 novembre afin d'avoir des explications. De nombreux membres du groupe étaient présents. La réunion a duré environ une heure. Face à ''un différend irréconciliable'', à la fois sur le régime de Vichy et sur une multitude de comportements, les membres de son groupe politique ''Droite, centre et indépendants'' ont demandé à Etienne Blanc de démissionner.
''Les propos rapportés dans le JDD sont condamnés à l'unanimité par les membres du Groupe Droite Centre et Indépendants, écrivent dans un communiqué Pascal Blache, maire du 6e arrondissement de Lyon et Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon. Lors de la réunion du jeudi 4 novembre, un certain nombre de demandes ont été formulées. Face à l'absence de volonté d'y répondre, force est de constater qu'un différend irréconciliable oppose le Président du Groupe et la grande majorité de ses membres. Celle-ci s'ajoute à de nombreuses initiatives personnelles qui ne sauraient engager tout le groupe. Aussi nous demandons à Etienne Blanc de se retirer immédiatement de la présidence du groupe Droite Centre et Indépendants''.
Ce vendredi 5 novembre, dans un communiqué, Etienne Blanc répond à son tour via communiqué, regrettant l'émotion provoqué et parle d'un ''malentendu''.
''Tout au long de ma vie politique j’ai exprimé mon rejet de l’antisémitisme, écrit-il. Cette polémique me navre. Mais, l’intérêt de ma famille politique prime évidemment sur ma situation personnelle. Je n’entends pas laisser perdurer un climat de défiance au sein de mon groupe. Je mets donc immédiatement un terme à ma fonction de président''.
Joint par téléphone ce samedi 6 novembre, Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, ancien député, ancien sénateur, ancien président de la Métropole de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur déclare ne pas vouloir commenter les propos d'Etienne Blanc, ajoutant néanmoins : ''François-Noël Buffet n'aurait jamais dit ça''.
Et pour cause, il était maire de Lyon lorsqu'il fait alliance avec la droite, Etienne Blanc (LR) et François-Noël Buffet (LR), pour faire barrage aux Ecologistes lors du 2e tour des Municipales et Métropolitaines en juin 2020.
Il s'était rangé derrière François-Noël Buffet (LR) pour la présidence de la Métropole de Lyon et était par conséquent sur la même liste qu'Etienne Blanc.
Aussitôt après les propos d'Etienne Blanc, Gérard Collomb avait fait un tweet, faisant référence à Jacques Helbonner.
De leur côté, Georges Képénékian et son groupe Progressisites et Républicains condamnent les propos d'Etienne Blanc : ''À l’heure où le zèle de la France de Vichy concernant les lois et décrets quant au statut et au devenir des juifs en France n’est plus à démontrer. À l’heure ou des documents prouvent que le Maréchal Pétain a personnellement durci des lois rédigées contre les Juifs, de tels propos sont plus que jamais inadmissibles. Le relativisme en histoire est la manière la plus sournoise utilisée par les négationnistes de tous bords''
Une réunion du groupe ''Droite centre et Indépendants'' était programmée ce lundi 8 novembre. Finalement elle a été annulée. Une réunion dans les prochains jours devrait permettre l'élection du nouveau président du groupe. Pour l'instant aucun nom n'est ressorti.