L' ancien patron de l'office anti-drogue, François Thierry, a été mis en examen pour une fausse garde à vue dans une affaire où une magistrate du parquet de Paris est également poursuivie pour "complicité". L'affaire, qui s'est déroulée à Paris, est dépaysée à Lyon pour cette raison.
Le commissaire François Thierry, ancien patron de l'office anti-drogue a été mis en examen lundi à Lyon pour "faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique, complicité de faux, complicité de trafic de stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs".
Cette affaire très sensible justifie le dépaysement de l'affaire à Lyon et Bordeaux pour une bonne administration de la justice. Le policier de haut rang et deux magistrats parisiens sont en effet suspectés d'avoir enfreint les règles de procédure dans une troublante mise en scène.
L'affaire remonte à avril 2012. François Thierry est accusé d'avoir organisé une fausse garde à vue pour l'un de ses informateurs déjà incarcérés dans la perspective d'une grosse livraison de cannabis dans le sud de l'Espagne. Sofiane Hambli est extrait de sa cellule de prison pour être conduit dans un hôtel proche des locaux de l'Ocrtis à Nanterre.
Des magistrats du siège sont impliqués dans cette opération mais ils disent avoir été trompés sur sa finalité et donc manipulés. La procureure adjointe du parquet de Paris Véronique Degermann, 58 ans, a été mise en examen pour "complicité de faux" le 12 février.
Le commissaire Thierry est suspecté, lui, d'avoir favorisé l'importation de la drogue sans avoir informé totalement l'autorité judiciaire des modalités de l'opération, ni du rôle joué par Sofiane Hambli. François Thierry soutient au contraire que le parquet de Paris était parfaitement au courant de ces livraisons surveillées, destinées à démanteler des filières, et de l'utilisation de l'informateur.
Lors de cette opération, les douanes françaises avaient découvert la supercherie lors de leurs filatures. Ils avaient en effet procédé à la saisie de sept tonnes de cannabis dans des camionnettes garées au bas de l'appartement luxueux où se trouvait donc le fameux informateur. Dans ce volet de l'affaire, qui fait l'objet d'une instruction à Bordeaux, le patron de l'office anti-drogue a déjà été mis en examen pour "complicité de trafic de stupéfiants" en août 2017.
Le policier a perdu depuis son habilitation d'officier de police judiciaire et il est suspendu.