Un homme de 29 ans a été mis en examen et écroué à Corbas pour le meurtre de sa femme mexicaine, qu'il avait maquillé en suicide, a-t-on appris vendredi 17 août de source judiciaire à Lyon. Le drame s'est joué à la Croix-Rousse.
Présenté mercredi devant un juge d'instruction, le mis en cause, un autoentrepreneur dans le secteur informatique, a reconnu les faits avant d'être placé en détention provisoire à la prison de Corbas (banlieue de Lyon), a précisé cette source, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
Le drame s'est joué au petit matin de samedi dans une petite rue du quartier de la Croix-Rousse, quand le bruit d'un choc attire l'attention de résidents et de quelques passants. Ces derniers retrouvent le corps d'une jeune femme de 26 ans, de nationalité mexicaine, au pied de son immeuble. Les pompiers et la police du quartier sont aussitôt alertés.
Visiblement éprouvé, le mari de la victime leur explique qu'elle s'est défenestrée de leur appartement, évoquant les tendances suicidaires de son épouse "liées à des difficultés conjugales depuis plusieurs semaines", explique-t-on de même source. "Mais rien ne permettait alors de penser qu'il s'agissait d'autre chose qu'un suicide", souligne-t-on, justifiant l'audition du jeune homme par la police hors du régime de garde à vue. La famille du mari, installée dans la Drôme, va alors l'accueillir pour le week-end afin de le soulager.
Le coup de théâtre survient lundi matin alors que les résultats de l'autopsie de la victime sont attendus. Le jeune veuf se présente au commissariat de Valence avec son avocate pour "expliquer qu'il avait en fait tué son épouse" en l'étranglant avec "une clef de bras" lors d'un différend conjugal. Ce que confirmera l'autopsie. "Il dit évidemment qu'il ne comptait pas la tuer mais pour lui, elle était décédée quand il l'a relâchée. Il l'a alors projetée dans le vide pour dire ensuite qu'elle s'était suicidée", a-t-on ajouté.
L'enquête a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône.
Les femmes sont en France les premières victimes des violences conjugales: selon le ministère de l'Intérieur, 123 ont été tuées par leur époux, ex-compagnon ou amant en 2016 (derniers chiffres connus), soit une tous les trois jours.