Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé lundi 16 septembre deux décrocheurs d’un portrait d’Emmanuel Macron, invoquant « l’état de nécessité » et le « motif légitime », estimant en outre que le trouble à l’ordre public était très modéré.
Lundi 15 septembre, un juge unique du tribunal correctionnel de Lyon a relaxé deux décrocheurs de portrait d'Emmanuel Macron, qui avaient motivé leur action par le non-respect des objectifs climatiques de la France. Le juge a invoqué "l'état de nécessité" et le "motif légitime" pour exomérer les prévenus.
Devoir de vigilance critique
Dans ses attendus, le juge a estimé que le vol d’une "valeur fortement symbolique", à savoir le portrait du Président était bien matérialisé. Cependant, pour lui, la réalité du dérèglement climatique "affecte gravement l’avenir de l’humanité", ce qui légitime "d’autres formes de participation" des citoyens, "dans le cadre d’un devoir de vigilance critique".
Le 2 septembre dernier, le parquet avait requis une amende de 500 € contre les deux militants, un homme et une femme âgés de 32 et 33 ans, qui avaient décroché le portrait du Président de la république dans la mairie du deuxième arrondissement de Lyon.
Un "très bon signal" pour le mouvement ANV-COP 21
Pour une des porte-paroles du mouvement ANV–COP 21, ce jugement est "une première" et "un très bon signal". Le mouvement a salué une décision historique qui légitime "les actions de désobéissance civile face a l’urgence climatique".
L'ancienne secrétaire d'État à l'Environnement, Cécile Duflot, avait défendu lors de l'audience début septembre "un acte citoyen au sens le plus noble du terme" et un scientifique du CNRS avait exposé "l'indiscutable urgence climatique".