LYON : la "flèche rouge" italienne entre en gare et concurrence les TGV de la SNCF

Un événement historique sur les rails français. Pour la première fois depuis l’ouverture à la concurrence, fin 2020, la SNCF n’a plus le monopole sur le réseau grande vitesse. Le concurrent italien Trenitalia fait circuler ses trains à grande vitesse à partir de ce samedi 18 décembre.

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“Benvenuti a bordo”. La frecciarossa 1000 c'est un peu la Rolls Royce des rails en Italie, ou plutôt, la Ferrari. Museau fuselé, robe écarlate et plus de 360 km/h au compteur, la « flèche rouge » s'élance pour la première fois sur le réseau français, ce samedi matin. Au départ de Milan, le train passera par Turin, Modane, Chambéry et Lyon, avant d'arriver à Paris.

Des prix imbattables

Face aux TGV de la SNCF, c'est donc la carte de « l'âme italienne » que veut jouer la compagnie Trenitalia, la première à saisir l'opportunité de l'ouverture des lignes à grande vitesse à la concurrence. Avec deux rotations journalières entre Paris et Lyon face aux 22 trains français, la bataille pourrait sembler perdue d'avance pour la compagnie transalpine, mais en Italie les rails sont ouverts à la concurrence depuis longtemps déjà, et Trenitalia a plusieurs tours dans son sac. « Quand le marché de la grande vitesse s'est ouvert, nous avons eu un vrai concurrent, une entreprise privée, raconte Luigi Corradi, directeur général de Trenitalia, à franceinfo. Ça nous a poussé à considérer le passager comme un véritable client qu'il faut convaincre pour qu'il reste dans notre train et cela nous a conduit à améliorer fondamentalement notre service."

Premier atout : le prix. Imbattable. 23 euros pour un Paris-Lyon.

"C'est sûr que le prix est très compétitif au début mais c'est surtout pour donner la possibilité à tout le monde de découvrir nos trains. Il s'agit clairement d'un prix de lancement qui changera à l'avenir"

Luigi Corradi

Un confort "à l'italienne"

Mais ce n'est pas que sur les prix que le concurrent italien entend se démarquer. Son autre avantage, c'est le design, le « luxe à l'italienne ». Là où la SNCF ne propose que deux classes, Trenitalia propose trois catégories de confort, en s'inspirant du modèle aérien. Une standard, équivalent à la seconde classe, mais avec l'option « silenzio » ou « allegro », comprendre avec ou sans enfants. Deuxième palier, la classe Business, l'équivalent de notre première classe. Fauteuils plus larges, isolés. Et enfin, l'Executive, fauteuils cuirs, pivotables, inclinables, repas offerts et boissons à volonté. Les prix iront de 139 € entre Paris et Lyon à 165 € entre Paris et Milan. Dernier atout du vaisseau vert-blanc-rouge : la salle de réunion. Une table, 5 sièges, le rêve de nombreuses entreprises  : on pourra désormais rentabiliser le temps de voyage au maximum. Avec sa riposte « Business Première », la SNCF ne semble pas à la hauteur, pour 3 euros de plus sur ce trajet, l'offre ne propose qu'un siège première classe avec une légère collation.

La France : un pays stratégique

Et si Trenitalia a mis le paquet, c'est parce qu'elle sait que les enjeux sont importants. « La France est le deuxième marché en Europe après l'Allemagne en termes de volume de passagers, et pour nous c'est un pays stratégique », explique explique le patron de sa filiale française, Roberto Rinaudo dans un entretien à l'AFP. Et d'ajouter :

"Notre objectif est d'être complémentaire à l'offre actuelle, de donner une proposition commerciale qui soit attractive pour les voyageurs, de contribuer à la transition écologique, et de bien encourager le développement du train par rapport à la voiture et à l'avion"

Roberto Rinaudo

 

Mais il tient également à rassurer la concurrence ; selon lui, l'arrivée d'un concurrent sur le rail italien avait boosté la fréquentation des trains.

Trenitalia promet tout de même de renforcer rapidement son offre avec trois allers-retours additionnels entre Paris et Lyon. « Le plus tôt possible. Normalement, dans la première moitié de l'année 2022 » affirme Roberto Rinaudo.

Dernier argument pour Trenitalia, l'offre de restauration avec des produits 100% régionaux. Profiter d'un Paris-Lyon pour boire, enfin, un vrai capuccino. La SNCF pourrait bien s'être trouvé un concurrent sérieux.

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