Prévu pour le 31 mars 2022 au niveau national, l'interdiction des chauffages en terrasse est adoptée dès cet hiver à Lyon. La mairie écologiste a acté en avance ce qui était l'une de leurs promesses de campagne.
Quand on demande à Paul Dallas, où se trouvent les chauffages de sa terrasse, il nous répond avec le sourire "quelque part en bas dans la cave. - Pourquoi ? - Parce qu'on nous a demandé de les enlever". Le gérant du Bernard Café n'a pas encore eu de remarque de la part de ses clients, "mais ce qui est sûr, c'est que ceux qui en profitaient appréciaient ça !" Comme tous les restaurateurs lyonnais, Paul Dallas n'a plus le droit de se servir de ses chauffages en terrasse.
"Dans le cadre de son plan climat-air-énergie, la ville de Lyon participe à la responsabilité collective d’aller vers plus de sobriété dans l’usage de l’énergie et des ressources, pour les bâtiments comme dans l’espace public" justifie le maire lyonnais Grégory Doucet.
Une promesse de campagne
La mairie écologiste l'avait promis durant sa campagne. Aujourd'hui, elle se félicite d'avoir mis en place la mesure. "Engagement tenu ! Application à #Lyon de la proposition de la @Conv_Citoyenne d'interdire le chauffage des espaces publics extérieurs, ici les terrasses. Économisons notre énergie, la transition écologique nécessite de la sobriété." écrit Valentin Lungenstrass, 10e Adjoint à la mobilité, à la logistique urbaine et aux espaces publics, sur son compte Twitter.
✅ Engagement tenu !
— Valentin Lungenstrass (@vlungenstrass) November 19, 2021
☕ Application à #Lyon de la proposition de la @Conv_Citoyenne d'interdire le chauffage des espaces publics extérieurs, ici les terrasses.
?? Économisons notre énergie, la transition écologique nécessite de la sobriété.#Lyon #Energie #EELV https://t.co/LdXVXEIZ4A
La mesure aurait, de toute façon, dû être appliquée le 31 mars 2022, conformément à la loi climat de 2021. Son application avait été repoussée au printemps 2022 en raison de la crise sanitaire.
Perte de chiffre d'affaire
Du côté des restaurateurs, on accuse le coup. "Certains ont déjà une perte de chiffre d'affaire de 40 à 50%" explique Geoffroy Clavel, président de la branche "café et brasserie" de l'UMIH dans le Rhône. "On aurait pu s’adapter à cette mesure après l’été prochain histoire de faire un hiver tranquille et un été plein." complète Thibault Salvat, son homologue de la branche "restaurants". Les deux rappellent que le secteur a fortement été éprouvé par la crise sanitaire.
Geoffroy Clavel reste tout de même mesuré. Il explique que l'interdiction des chauffages en terrasse avait été "tradé" lors des discussions pour l'obtention de la prolongation des extensions de terrasse jusqu'au 31 décembre 2021. "C’était dans le panier de la mariée. Cela fait partie du deal."
Pour l'heure, les sanctions en cas de non-respect de la mesure ne sont pas encore connues. Cela pourrait aller d'une amende à un non-renouvellement de l'autorisation municipale pour avoir une terrasse sur l'espace public.
Certains ont déjà trouvé des solutions en mettant, par exemple, à disposition des couvertures pour leurs clients.