Plusieurs centaines de professionnels de la culture ont manifesté ce mardi 7 juin à Lyon pour protester contre les coupes budgétaires opérées par la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pancartes, banderoles, fanfare, les acteurs du monde de la culture ont utilisé tous les moyens pour ce faire entendre ce mardi matin, devant le conseil régional.
Les coupes budgétaires les mettent dans une situation délicate.
Selon l'opposition au conseil régional, quelque 4 millions d'euros de subventions ont été retirés à 140 acteurs culturels.
Un changement de cap que les LR de la région nomment des "réorientations".
"On constate un manque de considération et un mépris total avec ces coupes dépourvues de dialogue préalable", a regretté parmi les manifestants Jean Bellorini, metteur en scène et directeur du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne, amputé de 150.000 euros cette année, soit 30% de sa dotation régionale habituelle.
"Wauquiez, rends l'argent!", "SOS Culture en détresse!", "On veut de l'art-gent!",
les messages inscrits des pancartes brandies lors de ce rassemblement festif animé par un groupe de musiciens devant le siège de la Région étaient clairs.
Une délégation syndicale a réclamé audience aux autorités régionales, en vain.
Les municipalités écologistes de Lyon et Grenoble ont été particulièrement concernées par ces coupes. A Lyon, ont notamment été visées la Biennale d'art contemporain (-253.000 euros, soit -34%), la Villa Gillet, qui gère des programmes littéraires (-350.000 euros, soit -100%), la Maison de la Danse (-180.000 euros, soit -47%), ou le lieu culturel des "Subsistances" (-150.000 euros, soit -53%).
Augmentation du prix des billets
"On va être obligé d'augmenter les prix des billets, on n'a pas le choix. Mais
ça risque de faire fuir les gens", redoutait Luc Autran, bénévole du festival de musique Vochora, à Tournon-sur-Rhône (Ardèche), qui a perdu "entre 15 et 20%" de sa dotation.
Le budget 2022, qui visent selon la région à diriger les fonds vers "des territoires les plus éloignés de l'offre culturelle"
"Il est indispensable de se mettre autour de la table, s'ils ont un projet qu'ils le fassent dans la concertation au lieu de gouverner seuls contre tous", a protesté Joris Mathieu, directeur du Théâtre Nouvelle génération à Lyon et élu du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac).