Lyon. Le mystère du mouvement ciselé dans les sculptures d'Emilie Tolot

L'artiste lyonnaise Emilie Tolot sculpte la terre sans cuisson et la pâte à modeler. Des sculptures de 16 centimètres, profondément inspirées par la danse, et qu'elle expose à Lyon jusqu'au 8 novembre. Une expo intitulée "De la sculpture au cinéma", d'une poésie incroyable...

Emilie Tolot est sculpteur, elle a toujours voulu percer le mystère du mouvement... En sculptant la terre ou la pâte à modeler, elle donne une incroyable vie à ces tout petits personnages, "j'étais adolescente quand j'ai commencé la sculpture" raconte Emilie, "j'ai toujours aimé travailler sur le corps humain. Je suis une passionnée de l'anatomie." Cela fait plus de 6 ans qu'Emilie s'intéresse au mouvement.

C'est en photographiant ses sculptures, image par image, qu'Emilie Tolot leur donne vie. Des heures et des heures de travail. "Pour faire une seconde il faut que je fasse 15 images, et par jour je fais entre 1 et 2 secondes, ça dépend s'il y a un ou plusieurs personnages, ça dépend aussi des films, mais" raconte Emilie, "certains films peuvent me demander vraiment pas mal de temps."
 
Dans ses boîtes conçues comme de petits théâtres, les sculptures d'Emilie prennent vraiment vie... Un écho au travail du chorégraphe Mourad Merzouki, dont l'une des créations a été pour elle une sorte de révélation. "J'ai assisté à une répétition d'un de ses spectacles, qui m'a tout de suite inspiré ce film d'animation avec ces sculptures en apesanteur." 
 

Ce qui me plaît chez Mourad, c'est que c'est très technique et en même temps très poétique

raconte Emilie.

 
Si Emilie s'avoue admirative devant le chorégraphe Mourad Merzouki, ce dernier est tout aussi émerveillé devant tant d'ingéniosité. "C'est très ingénieux. Avec pas grand-chose, Emilie réussit à nous faire rêver, à nous faire croire que ces personnages de pâte à modeler sont vivants" raconte Mourad Merzouki, "c'est une autre porte d'entrée qui nous permet de regarder le corps et ses mouvements autrement. Ce ne sont pas des sculptures figées. Et j'aime bien ces relations entre les différents arts et l'idée de créer du dialogue même si on n'a pas tout à fait la même histoire."

Et ces histoires si poétiques où les arts s'entrelacent, Emilie Tolot les racontera un jour sur grand écran. De la sculpture au cinéma, en toute logique... Elle envisage un film de 50 mn en hommage au 7e art où Emilie compte reprendre des scènes clés de grands films.

L'exposition est à visiter jusqu'au 8 novembre au Fort de Vaise à Lyon 9e. Chaque vendredi, samedi et dimanche, vous aurez aussi la chance de rencontrer l'artiste.