Dans son jugement du 3 juillet, le tribunal administratif de Lyon a confirmé l'illégalité du retrait du permis de construire de l'entreprise Chimimeca à Jonage (Métropole de Lyon). Elle pourra donc s'implanter sur le site prévu, même si l'association de riverain opposée au projet ne désarme pas.
L'entreprise Chimimeca, spécialisée dans le nettoyage des métaux par traitement chimique, pourra bien s'implanter sur le site du parc industriel des Gaulnes à Jonage (Métropole de Lyon). Ainsi en a décidé le tribunal administratif de Lyon le vendredi 3 juillet.
Le tribunal, jugeant sur le fond, a en fait confirmé la décision prise en décembre dernier par le juge des référés. Celui-ci avait annulé l'arrêté du maire de Jonage du 23 octobre 2019, retirant le permis de construire accordé à la société Chimiméca pour s’implanter à Jonage.
Des informations insuffisantes constitutives d'une fraude selon la mairie
A l'époque, Lucien Barge, maire de Jonage, avait retiré le permis estimant qu'il n’avait pu être obtenu "qu’à la faveur d’une fraude, tenant au caractère délibérément insuffisant des informations fournies par la société sur les risques générés par son activité" (le bâtiment que l'entreprise souhaitait construire est en effet classé "Seveso bas").Des allégations que l'édile nous avait confirmé le 5 février dernier, alors que nous étions en reportage à Jonage. La société Chimimeca, que nous avions joint au téléphone, nous avait affirmé à l'époque être "sereine", sûre de son bon droit.
Quatre mois plus tard, le tribunal administratif lui a donc donné raison, les juges estimant que l'entreprise n'avait pas "sciemment commis des manœuvres de nature à tromper l’administration".
L'association de riverains ne désarme pas
L'APEJ (Association pour l'environnement jonageois) a -par la voix de son président- exprimé sa colère à l'encontre de l'exécutif municipal. "On savait que cela allait se terminer comme ça. Cette procédure était vouée à l'échec, explique Sébastien Meunier".
L'association qui regroupe aujourd'hui une cinquantaine de membres entend déposer un recours dans les jours à venir contre l'autorisation environnementale accordée à l'entreprise. "Le confinement nous a donné un temps de répit pour nous organiser, mais a freiné notre collecte de fonds pour payer les démarches futures", selon M. Meunier.
En effet, sur son site internet, l'APEJ avait lancé une cagnotte en ligne avec un objectif de 5500 euros. Pour l'heure, seuls 2265 euros ont été récoltés. En attendant, les adhérents de l'APEJ ont prévu d'assister au conseil municipal pour faire entendre leur mécontentement.