Les pompiers de la Métropole et du département sont en colère : dénonçant des missions toujours plus nombreuses et des effectifs qui "font défaut", ils annoncent une grève le 27 novembre. Et s'ils ne sont pas entendus, ils font planer la menace d’un mouvement pendant la fête des lumières.
Les pompiers de Lyon et du département du Rhône (SDMIS pour service départemental-métropolitain d’incendie et de secours) sont en colère et ils entendent le faire savoir. C’est pour cela qu’ils appellent à une manifestation le 27 novembre à Lyon.
Sous-effectif dans les casernes et dans les camions en intervention
Au chapitre des revendications, les hommes du feu demandent d'abord le recrutement de pompiers en adéquation avec les « besoins opérationnels ». Selon le délégué syndical Solidaires Sud SDIS Rémy Chabbouh, les effectifs mis à disposition pour les interventions actuelles sont sous dimensionnés par rapport au règlement opérationnel qui fixe le nombre de personnels requis.
Et pour asseoir la démonstration, il dégaine un chiffre : le nombre de pompiers professionnels qui est deux fois plus élevé dans le département du Nord (2405 contre 1230 au SDMIS de Lyon et du Rhône).
Pour des cycles de travail réguliers
Autre revendication forte de la part des hommes du feu : la mise en place d’un régime de travail sur 12 heures selon un cycle prédéfini, au lieu des « arrangements hiérarchiques » actuels qui fixent le planning des pompiers uniquement à brève échéance, sans possibilité pour eux de s’organiser durablement dans leurs familles. Impossible par exemple, nous explique Remy Chabbouh, de trouver une nounou pour garder les enfants quand il n’y a pas de régularité et d’anticipation.
Dernières revendications et pas des moindres : la rémunération des agents du SDMIS, qu’ils estiment très en-dessous de celle de leur collègue de Bordeaux ou du Nord de la France.
La manifestation du mardi 27 novembre, un galop d'essai
Côté organisation, la manifestation de mardi 27 novembre est un galop d’essai : les organisateurs veulent voir si les autorités entendent leurs revendications ou non.
À la clé, très clairement, la possibilité de déclencher un mouvement du 6 au 10 décembre pour lequel un préavis a été déposé. D’ailleurs, d’après les syndicats, les autorités du SDMIS auraient déjà pris langue avec SDIS des départements limitrophes et les pompiers volontaires pour savoir s’il peuvent ou non pallier les absences de leurs collègues.
Un "raz-le-bol inédit" dans les casernes
En effet, si les pompiers peuvent être réquisitionnés, une épidémie d’empêchements –comme des arrêts-maladie- n’est pas à exclure. Car de l’avis des organisations syndicales, le mouvement s’annonce extrêmement suivi. Les syndicats confessant ressentir un ras-le-bol général relativement inédit dans les casernes. Et de faire le rapprochement avec un précédent coup de gueule avant l'Euro de foot, pour lequel les pompiers avaient été appelés à ne pas gâcher la fête. Mais pour eux, depuis, rien n'a changé.
C’est pour cela que les organisations syndicales de pompiers (Solidaires Sud SDIS, CGT, CFTC, UNSA) demandent la médiation du préfet délégué à la sécurité David Clavière qui les recevra mercredi 28 novembre à 10h.
En filigrane, les pompiers espèrent que le représentant de l’État fera entendre les revendications des hommes rouges aux responsables politiques locaux de la Métropole, de la ville de Lyon et département du Rhône.