Lyon : Les parents de Dimitri soupçonnés de maltraitance : bientôt la fin du cauchemar ?

Nicolas et Aurélie, un jeune couple lyonnais suspecté de maltraitance, est aujourd'hui certain que leur fils Dimitri est atteint d'une maladie rare. Le nourrisson est placé depuis quatre mois. Pour les parents, le cauchemar pourrait bientôt toucher à sa fin.


Tout commence alors que le petit Dimitri est âgé d'à peine deux mois. Aux urgences pédiatriques, les médecins relèvent une fracture sur le bras. S'en suit un signalement à la justice pour maltraitance. Le nourrisson est alors retiré à la garde de ses parents et placé d'autorité. Les jeunes parents sont gardés à vue pendant 48 heures et mis en examen pour "violences habituelles sur mineur". Nicolas et Aurélie ont également dû faire face à une perquisition et à une enquête de voisinage.


On ne nous a jamais laissé le bénéfice du doute, confie la mère de Dimitri 


Dimitri aura six mois dans quelques jours. Il a passé quatre mois dans la pouponnière de l'Institut Départemental de l'Enfance et de la Famille. Ses parents sont autorisés à le voir moins de trois heures par semaine et toujours sous surveillance. Le cauchemar de ces jeunes parents pourrait bientôt toucher à sa fin. 

Ils ont en effet obtenu un diagnostic qui joue en leur faveur : l'enfant est atteint d'une maladie qui entraîne des fractures spontanées chez les nouveaux-nés. Le syndrome d'Elhers-Danlos. C'est la mère de l'enfant, se sachant atteinte d'une maladie rare, qui a fait la démarche auprès d'un spécialiste parisien. Les deux parents de Dimitri sont atteints de cette maladie. Leur avocat, fort de cette attestation médicale, a demandé la levée de la mesure du placement du bébé.  La justice devrait se prononcer prochainement sur le retour de Dimitri dans sa famille. 

le reportage de Valérie Benais et Laure Crozat
... bientôt la fin du cauchemar ? ©.3 Rhône-Alpes

 


Procédure et signalement, les précisions des HCL

Les HCL font savoir qu'en tant qu'établissement de santé pédiatrique, ils rencontrent "toutes sortes de situations complexes qui peuvent les amener à s'interroger sur la protection d'un enfant." Les HCL précisent :"pour évaluer de la manière la plus approfondie possible les informations recueillies ou les constats établis par les professionnels qui ont eu connaissance de ces situations, il existe depuis de nombreuses années à l’Hôpital Femme-Mère-Enfant des HCL, une réunion hebdomadaire de concertation pluridisciplinaire regroupant des médecins (pédiatres urgentistes, neuropédiatre, médecin radiologue et pédopsychiatre), un cadre de santé, une infirmière du service des urgences, et des assistantes sociales."

Ainsi, l'an dernier plus d'une centaine de situations ont été examinées en réunion pluri-disciplinaires, 38 informations préoccupantes ont été envoyés aux services sociaux du département et 42 signalements ont été transmis à la justice. Les HCL précisent : "il ne s’agit, à chaque fois, que de signalements, et les professionnels qui en sont à l’origine n’ont aucun pouvoir sur les décisions qui seront prises, après enquête, par les autorités compétentes." et rappellent que "tout professionnel a l’obligation de signaler la  situation d’un enfant pouvant être en danger ou risquant de l’être. (...) Toutes les actions et décisions des professionnels hospitaliers sont prises dans la préoccupation constante l’intérêt premier de l’enfant."

Au total, les HCL indiquent que 163 procédures ont été engagées en 2017 pour l'ensemble des établissements des Hospices Civils de Lyon.
 
Les parents de Dimitri ne sont pas seuls à se trouver confrontés à cette situation. Une centaine de parents en France qui se disent accusés à tort de maltraitance en raison d'une erreur de diagnostic. Ils ont crée en octobre dernier l'association Adikia pour faire avancer leur cause auprès de la justice.

 
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