Trouver un antibiotique naturel capable de lutter contre de nombreuses infections nosocomiales, c'est le but de la recherche conduite par la start-up lyonnaise Nosopharm dans son laboratoire de Nîmes. Son responsable, Philippe Villain-Guillot, est l'invité du 12/13 Rhône-Alpes.
La résistance bactérienne aux antibiotiques est aujourd'hui devenu un problème mondial de santé publique. La start-up lyonnaise Nosopharm travaille depuis plusieurs années sur des antibiotiques nouvelle génération. Et le Xenorhabdus est une bactérie qui pourrait bien sauver de nombreuses vies dans le futur. Elle a la faculté de produire un antibiotique naturel, une molécule chimique qui combat d'autres germes responsables de graves infections urinaires, pulmonaires ou encore responsable de septicémies.
A Nîmes, dans le laboratoire R&D de Nosopharm, les chercheurs sont parvenus à extraire et purifier cet antibiotique naturel. "Nous avons isolé la molécule active, nous avons résolu sa structure et dans un second temps nous avons mis en place un programme qui nous a permis de synthétiser le composant," explique Maxime Gualtieri, cofondateur et directeur scientifique de Nosopharm.
Ce nouvel antibiotique a été testé in vitro ainsi que sur des souris. Résultat : il s'attaque de façon inédite à certains mécanismes de la bactérie responsable de l'infection; des bactéries devenues résistantes à d'autres traitements. En bref, il empêche la bactérie de se multiplier et à terme, entraîne sa mort. Ces recherches ont nécessité plusieurs années de travail et près de huit millions d'euros d'investissement. L'entreprise de biotechnologie cherche aujourd'hui des partenaires financiers et pharmaceutiques pour pouvoir poursuivre les recherches au-delà des tests préliminaires. Il faudra encore une dizaine d'années pour mettre au point le produit.
Les recherches s'effectuent sur des temps très longs ... et de nombreuses étapes restent encore à franchir.